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Temps restauré


La sensibilité du public à l’égard des «vieux documents» a beaucoup évolué ces dernières années. L’engouement pour les recherches généalogiques, facilitées par internet, ou pour les archives de la vie privée, l’intérêt pour les archives associatives ou pour celles de partis politiques, encouragent aujourd’hui les Archives d’Etat à présenter une exposition sur la conservation de ce patrimoine.

Le visiteur pourra naturellement contempler des documents particuliers sortis des dépôts, des pièces fragiles ou abîmées, mais aussi découvrir quelles sont les techniques actuelles de restauration ou comment conserver ses propres archives dans de bonnes conditions.

Affiche de l'exposition

Le monde fragile des archives

Les documents d’archives ont traversé les siècles et nous sont parvenus, certains intacts, d’autres en mauvais état de conservation. Si le besoin de conserver des traces et des preuves de l’activité gouvernementale remonte aux origines de l’exercice du pouvoir régalien, le fait de disposer de ces documents aujourd’hui reste une chance particulière: les bouleversements politiques et religieux, les guerres et catastrophes naturelles, notamment, sont autant de facteurs qui auraient pu détruire à tout jamais ce patrimoine unique et irremplaçable.

Or, les archives de Genève ont été grandement épargnées au cours du temps. Transmettre aux générations futures cet héritage fragile, dans le meilleur état possible, est une des tâches principales des Archives d’Etat. Ces documents garantissent les droits de l’Etat et des citoyens, mais témoignent également des trajectoires de vie individuelles, familiales, ou encore de l’histoire de la société civile.

La restauration à l’épreuve du temps

Prendre soin des archives qui ont parfois subi les affres du temps, en menant des campagnes de restauration curative, mais surtout en anticipant une éventuelle dégradation des documents par la prise de mesures de conservation préventive, est une tendance qui se dessine actuellement dans tous les centres d’archives. Il s’agit de mettre en oeuvre tout ce qui peut prémunir le patrimoine historique d’éventuelles dégradations.

Toutefois, quand un document est très endommagé, il est confié à des restaurateurs pour être soigné dans les règles de l’art. Ces spécialistes maîtrisent des techniques anciennes comme celles de la reliure, mais ils doivent aussi faire preuve de nombreuses autres compétences, à l’image de celles qui permettent de traiter les encres ferro-galliques qui, avec le temps, traversent ou perforent le papier.

Un document peut en cacher un autre

Des interventions plus lourdes, plus invasives, telles que le démontage d’une reliure, peuvent révéler des trésors inestimables… La découverte récente d’un parchemin en est l’illustration. En effet, lors de la restauration d’un registre de reconnaissances des droits du prieuré de Satigny, datant du XVIe siècle, un extrait d’une copie des sentences de Pierre Lombard, théologien scolastique d’origine italienne ayant vécu au XIIe siècle, a été retrouvé dans la reliure. Ce parchemin, en peau de chèvre très fine et très résistante, est étonnamment bien conservé, comme en témoignent les couleurs de ses fines lettrines. Il est présenté dans une vitrine de l’exposition.

Et le numérique?

Si les normes de conservation et les procédés de restauration des archives sur parchemin ou sur papier permettent aujourd’hui de sauvegarder ce patrimoine, il en va tout autrement des documents numériques. Jamais l’humanité n’aura géré autant d’informations sur des supports aussi fragiles! Des solutions pour l’archivage des fichiers numériques sont développées, mais on parle déjà des archéologues du numérique.

L’archiviste, loin de l’image d’Epinal que l’on s’en fait, est résolument tourné vers l’avenir, en transmettant un patrimoine et en relevant un défi du XXIe siècle, celui de conserver également les archives numériques, par nature éphémères.

Pierre FLÜCKIGER
Archiviste d’Etat

Exposition réalisée par NATHALIE FANAC HUGUENIN-ELIE et Franca STAHL-VILAR
Photographies et affiche: Mathias HUGUENIN
Brochure: Sandra CORAM-MEKKEY

Les Archives d’Etat remercient pour leur aimable collaboration:

  • les restaurateurs travaillant pour les Archives d’Etat: Mme A. Costes, MM M. Magnin et L. Walker et plus particulièrement Mmes M. Aellen Loup, D. Etienne et F. Netz;
  • la protection des biens culturels de la Ville de Genève (ORPC), la protection des biens culturels de la Confédération (DDPS/OFPP), l’OCPPAM (DSE), le SGOI (DETA) et Mme L. Zulianello, consultante externe.

01. Historique de la conservation des archives


La première mention des archives dans un document officiel1 remonte à l’année 1371 avec l’acquisition par la communauté des citoyens d’un coffre en noyer, muni de trois serrures et de chaînes pour être scellé au mur intérieur de la cathédrale Saint-Pierre. Toutefois, c’est en 1460 que la fonction d’auditeur des comptes est créée, entraînant une réorganisation des archives, qui seront déplacées en la Maison de Ville, soit l’actuel hôtel de ville.

Le souci de la bonne conservation des documents d’archives ne date pas d’aujourd’hui, même si les moyens mis en oeuvre actuellement sont plus importants qu’auparavant. Une ordonnance de 1499 établit que la surveillance des archives relève de la responsabilité des auditeurs des comptes, dont le travail sera formalisé par l’institution de la Chambre des Comptes en 1538. Cette dernière est chargée de vérifier les comptes de la ville et de s’occuper des archives, celles-ci justifiant droits et revenus.

Il faut cependant attendre le XVIIIe siècle pour voir l’organisation systématique des archives de la République dans un dépôt unique. Sous les auspices de la Chambre des Fiefs et des différents commissaires généraux, de nombreux travaux d’inventorisation et de description des documents d’archives sont entrepris. En outre, le souci de conserver les documents dans de bonnes conditions est déjà présent à l’esprit des rédacteurs du règlement de la Chambre des Fiefs de 1722, ainsi que nous pouvons le constater à la lecture de l’article 17 dudit règlement.

CH AEG R.C. 315

Art. 17. Il est interdit de faire usage d’aucune lumière, aucune bassine, ni feu dans le local des archives autrement que dans le poële (extrait du Règlement sur le Gardien des Archives de la Grande Grotte de la ci devant Chambre des Fiefs ainsi que sur ses principales fonctions. Arrêté en Conseil d’Etat le 2 mars 1815, CH AEG R.C. 315, fol. 354)

Toutefois, c’est au début du XIXe siècle que les dispositions réglementaires au sujet du soin à apporter aux archives se font plus nombreuses, comme l’attestent les différents documents présentés.

CH AEG Archives B 1

Procès-verbaux de la Commission des archives, 1830, CH AEG Archives B 1, folio 11

Aujourd’hui, la conservation préventive des documents patrimoniaux semble aller de soi pour le plus grand nombre. L’intérêt du public à l’égard des «vieux documents» a beaucoup évolué ces dernières années, comme l’atteste l’engouement pour les recherches généalogiques ou les archives de la vie privée. Dans le même ordre d’idée, on remarque un intérêt particulier pour les archives associatives.

Cette sensibilité récente de la société pour tout ce qui touche au patrimoine culturel trouve peut-être en partie son origine dans les bouleversements que connaît le monde actuel. Le besoin d’ancrage et de retour aux racines, fréquent en période de crise, parle en faveur d’une conservation à long terme des archives, qu’elles se présentent sous forme papier ou électronique. Toutefois, à l’ère du tout numérique, l’obsolescence des supports, des logiciels et des formats informatiques, ainsi que leur fragilité, suscitent de nombreuses questions. L’évolution rapide de la technologie oblige à une mise à jour constante des équipements pour éviter la perte d’informations. Si actuellement la restauration des documents sur supports papier ou parchemin est bien maîtrisée par les professionnels, il n’en est malheureusement pas de même dans le domaine informatique. La conservation et la restauration des documents numériques restent pour les institutions patrimoniales le défi du XXIe siècle.

Les quelque trente kilomètres d’archives papier que les Archives d’Etat de Genève (AEG) conservent ont traversé les siècles, de manière plus ou moins heureuse, certains documents nous étant parvenus en meilleur état de conservation que d’autres. La mission des AEG, si elle a évolué ces dernières décennies, n’en reste pas moins de veiller à transmettre aux générations futures cet héritage fragile, dans le meilleur état de conservation possible.

Il s’agit non seulement de prendre en charge les archives qui ont souffert du temps en menant des campagnes de restauration «curative», mais surtout de préserver les documents de potentielles dégradations en mettant l’accent sur les mesures de conservation préventive.

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1 Dans le registre de comptes des dépenses de la communauté des citoyens (CH AEG Finances M 1)

02. Locaux d’archives et mobilier


Si la mission des AEG est de veiller à transmettre aux prochaines générations des archives en bon état de conservation, il est essentiel pour l’institution de pouvoir gérer ce patrimoine unique et précieux dans des locaux sains qui répondent aux normes d’archivage actuellement en vigueur, comme la maîtrise des variations climatiques ou la sécurité des dépôts.

Les AEG conservent à ce jour quelque trente kilomètres linéaires de documents: les rayonnages d’archives mis bout à bout couvriraient ainsi une distance allant de Genève à Nyon. Les dépôts qui les accueillent sont répartis sur quatre sites à travers le territoire cantonal, ce qui nécessite une manutention importante, et donc un risque accru de dommages potentiels. L’idée de réunir les fonds dans un seul bâtiment, conçu pour accueillir des archives, fait son chemin depuis de nombreuses années.

CH AEG Travaux BB 17/10

Ancienne prison de l’Evêché, projet d’installation des Archives cantonales et du Musée du Vieux-Genève, élévation (CH AEG Travaux BB 17/10)

CH AEG Travaux BB 17/10

Ancienne prison de l’Evêché, projet d’installation des Archives cantonales et du Musée du Vieux-Genève, 1er étage (CH AEG Travaux BB 17/10)

Dans ces conditions, les AEG prennent des mesures de précaution et aménagent les locaux avec du matériel respectant autant que possible les conditions de préservation. Il s’agit d’adapter au mieux les espaces à disposition, en veillant par exemple à utiliser du mobilier adéquat.

03. Facteurs climatiques: humidité, poussière, lumière


Parmi les facteurs climatiques, l’humidité, la poussière et la lumière peuvent causer des dommages irréparables aux archives. Il est rare de constater de mauvaises conditions climatiques dans des locaux initialement conçus pour recevoir des documents historiques.

Toutefois, dans des dépôts non destinés à la conservation d’archives, s’ils ne sont pas correctement aménagés, les conséquences des facteurs climatiques peuvent être désastreuses, notamment en raison des variations d’humidité et de température qui soumettent les documents à de fortes contraintes.

Il ne faut en effet ni trop ni trop peu d’humidité. Supérieure à 65% dans l’atmosphère ou sur les documents (inondation), elle entraîne le développement de moisissures quand elle est combinée avec une élévation de température. Au contraire, si l’air est trop sec, l’humidité sera puisée dans les documents eux-mêmes, leur faisant perdre du poids et les rétractant.

CH AEG Titres et droits Ea 19
Le dos de ce registre s’est rétracté, déformant le volume (CH AEG Titres et droits Ea 19)

La poussière se développe d’autre part plus facilement dans un environnement sec. Sa dispersion est favorisée par les flux d’air (ventilation) et le déplacement de personnes et d’objets. On constate ensuite plusieurs formes de dégradation:

  • chimique – le cocktail poussière, polluants gazeux et humidité de l’air peut entraîner une acidification, une oxydation qui dégradent les supports d’archives (parchemin, papier, sceaux, ferronneries etc.)
  • physique et mécanique – selon sa nature, la poussière peut être abrasive et causer une usure des matériaux par frottement (manipulations pour la consultation par exemple)
  • biologique – poussière et humidité (57% et plus) ne font pas bon ménage, car les moisissures prolifèrent grâce à la poussière qui devient une substance nutritive propice à leur développement.

Liasses ficelées vulnérables à la poussière

Liasses ficelées vulnérables à la poussière

La lumière du jour et celle des lampes électriques (ondes électromagnétiques) sont également des facteurs importants de dégradation des archives. Les dégâts provoqués par les rayons ultraviolets sont d’ordre photochimique, les infrarouges étant eux cause d’échauffement de la matière. Quant au rayonnement visible, il entraîne des modifications au niveau moléculaire. Une des conséquences en est la disparition de l’information, les textes devenant illisibles et le papier cassant.

04. Facteurs biologiques: vertébrés, insectes, micro-organismes


Nombreuses sont les causes biologiques qui peuvent endommager les documents d’archives. Parmi elles, les principales sont le fait de vertébrés, d’insectes et de micro-organismes qui se sont attaqués aux archives lorsqu’elles étaient conservées au sein des services ou chez des particuliers, dans de mauvaises conditions (caves, greniers, débarras, etc.). Tout centre d’archives a hérité de documents où ces indésirables ont laissé leurs traces…

CH AEG Banques C 1

CH AEG Banques C 1

Les vertébrés, essentiellement les rongeurs (souris, rats, etc.) sont friands de papier, de parchemin et de cuir. Les dégâts causés sont immédiats et les marques de dents laissées sur les documents rongés, voire sur le mobilier, portes, plinthes, etc., sont facilement reconnaissables. La présence de ces nuisibles dans les dépôts d’archives est également caractérisée par les traces de leurs déjections.

En ce qui concerne les insectes, ce sont généralement les larves qui en se nourrissant vont détruire les documents d’archives dans lesquels elles ont élu domicile. Souvent cachées aux regards, leurs attaques sont plus lentes, mais plus sournoises. On peut distinguer

  • les insectes xylophages (capricornes, lyctus, vrillettes), qui se nourrissent de la cellulose (bois et papier);
  • les insectes kératinophages, qui aiment les protéines du cuir, du parchemin et des colles;
  • les mites, qui se régalent de laine, de soie ou encore de farines (colles);
  • sans oublier quantité d’autres insectes omnivores.

Plusieurs indices indiquent leur présence: la sciure qui correspond à leurs déjections, les trous et galeries faits par les larves, la présence de cadavres.

Les moisissures (champignons) sont les micro-organismes les plus répandus. Chaleur et humidité (relative de plus de 65%) favorisent leur développement, tandis que la poussière leur sert de nourriture. Elles se disséminent à partir de spores microscopiques, capables de résister plusieurs années à des conditions défavorables et réactivées quand celles-ci sont à nouveau propices. Elles provoquent une dégradation chimique qui se traduit par une acidification du papier, des pertes de matière irréversibles (lacunes et trous) et des taches. Leur présence est signalée par un aspect poudreux sur les documents et/ou par des taches noires, roses, jaunes, etc.

CH AEG Banques xxx

Papier altéré par les moisissures CH AEG Banques C.1.3

CH AEG Notaire Nicolas GUIGONNAT 5

Papier altéré par les moisissures (CH AEG Notaire Nicolas GUIGONNAT 5)

05. Facteurs internes: papier, encre, cire


Les propriétés physiques de chaque support vont également influer sur la durée de vie et la bonne conservation des archives.

Le papier industriel produit, dès le milieu du XIXe siècle, avec de la pâte de bois est un papier aux fibres courtes, fragiles et cassantes, moins riche en cellulose (fibres longues). Ce papier est particulièrement acide en raison non seulement de sa forte teneur en lignine, substance très sensible à l’oxydation, mais aussi des colles (mélange d’alun et de colophane très acide) utilisées pour augmenter sa résistance à la pénétration des encres et éviter l’effet buvard .

Tous ces composants contribuent à la décoloration et à la destruction des fibres du papier. Noter qu’un pH de 5,5 est considéré comme optimal.

Les encres qui posent problème sont les encres ferro-galliques réputées entraîner la fragilisation et la corrosion des supports sur lesquels elles ont été utilisées, du Moyen Age au XXe siècle. Les dégradations causées par ces encres proviennent de leur composition très acide due à leur teneur en ions métalliques libres (sulfate de fer); tanins végétaux extraits de noix de galle, gomme arabique et eau complètent le tout.

CH AEG Consistoire R 55, fol. 39

Papier altéré par les encres ferro-galliques (CH AEG Consistoire R 55, fol. 39)

Quant à la cire d’abeille naturelle sans additif utilisée pour les sceaux, elle a tendance avec le temps à perdre les acides gras qui la composent. Ces dommages apparaissent au niveau de sa structure et sont caractérisés par une cristallisation blanche en surface, voire une décoloration; à ce stade de vieillissement, la cire est friable et donc extrêmement fragile.

En 2000, les AEG ont lancé une campagne de restauration et de reconditionnement des sceaux pour pallier ces dégradations dues au temps. Maintenant conservés dans des locaux adéquats, ils ne craignent plus les variations d’humidité et de température, facteurs de dégradation et d’oxydation (passé 35°, la cire se déforme).

Il est à noter que les mauvaises manipulations peuvent aussi entraîner des cassures, quand la cire est devenue fragile.

06. Facteur humain


La prise en charge des documents d’archives, en vue de leur conservation historique et de leur mise à disposition des chercheurs en salle de lecture, implique toute une série d’actions mécaniques susceptibles de les endommager. En effet, lorsque les documents sont versés dans un centre d’archives, ils sont pris en charge pour être triés, classés et inventoriés, puis communiqués au public.

CH AEG Archives hospitalières P 206-P 209

Liasses de documents emballés et ficelés dans du papier acide (CH AEG Archives hospitalières P 206-P 209)

Ces manipulations successives, si elles sont effectuées sans précautions, peuvent les altérer: des registres conservés trop serrés et sortis des rayonnages par leur coiffe peuvent voir leur dos abîmé, des documents conservés en liasses ficelées prennent la poussière et sont cisaillés par la ficelle, des documents subissent des restaurations hasardeuses au ruban adhésif, qui altère le papier en laissant un dépôt de colle…

CH AEG Notaire Isaac DE MONTHOUZ 2

Coiffes abîmées (CH AEG Notaire Isaac DE MONTHOUZ 2)

CH AEG Consistoire R 54

Traces laissées par du ruban adhésif (CH AEG Consistoire R 54)

Les AEG mènent des campagnes de reconditionnement d’archives dans des contenants adéquats fabriqués en carton et papier au pH neutre, parfois réalisés sur mesure, pour la conservation à long terme.

Les boîtes et chemises en matériaux acides ou abrasifs susceptibles d’endommager les cuirs, le papier et le parchemin sont supprimés des fonds, tout comme les pièces métalliques, telles que les trombones, qui en rouillant tachent les documents.

Par ailleurs, les mauvaises manipulations en salle de lecture doivent être évitées par la mise en place de mesures adéquates.

En outre, les archives ne sont pas à l’abri d’une détérioration irréversible ou, dans le meilleur des cas, d’une modification radicale de l’objet d’origine. Les causes en sont multiples: déprédations, actes iconoclastes, lacérations, censure, remplois, etc. Ces altérations peuvent être le fait d’une société en pleine mutation, d’une application du droit ou d’une vision de la morale propre à une époque.

En outre, le remploi de matériaux précieux, tels que le parchemin, permet d’économiser de la matière première à une époque où les supports d’écriture sont onéreux.

CH AEG Fiefs Sergy 9a

CH AEG Titres et droits Pa 847

A cela s’ajoute parfois le vol de documents.

CH AEG Archives B 2

Avis de la Commission des Archives constatant la disparition de certains documents et appelant à leur restitution, 14 septembre 1840 (CH AEG Archives B 2)

Registre des morts de 1602 manquant

Le registre des morts de l’Escalade (1602) a disparu à une époque indéterminée

07. Un document peut en cacher un autre…


La restauration de la reliure d’un registre de reconnaissances des droits du prieuré de Satigny2 a révélé l’existence d’un parchemin écrit rare et précieux. Cette découverte est d’autant plus étonnante que rien dans l’apparence du registre ne laissait deviner la présence d’un tel document.

En peau de chèvre très fine et très résistante, ce parchemin a été coupé en deux et utilisé pour renforcer la reliure; il s’est donc retrouvé collé sous les pages de garde du volume à l’abri des regards…

Il est à noter que les couleurs du document ont été remarquablement conservées, malgré le sort qui lui a été réservé. Ce «trésor caché» a depuis été déposé; il est actuellement conservé dans un coffre3.

CH AEG Ms hist. 867/a1

Sententiarum libri quatuor de Pierre Lombard. Extrait​ (CH AEG Ms hist. 867/a1)

Ce document est précieux, car il contient un extrait des Sententiarum libri quatuor (Quatre livres des sentences) de Pierre Lombard, théologien italien du XIIe siècle (v. 1100-1160). Né à Novare, en Lombardie, il étudie à Bologne, Reims et Paris, où il enseignera par la suite. Il deviendra même évêque de Paris en 1159, fonction qu’il n’exercera que brièvement, puisqu’il mourra l’année suivante.

Les Sentences de Pierre Lombard forment une compilation des enseignements des Pères de l’Eglise ainsi que des opinions de ses prédécesseurs théologiens, le tout organisé de manière claire et ordonnée. Elles sont la base de l’enseignement théologique dans les universités occidentales jusqu’au XVIe siècle, avant d’être remplacées par la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin.

Ce traité comporte 4 livres et contient 182 sentences.

  • Le premier livre (48 sentences) traite de Dieu (Trinité, prescience, providence et toute-puissance)
  • Le deuxième (44 sentences) se rapporte à la Création (matière, homme, péché et grâce)
  • Le troisième (40 sentences) porte sur l’Incarnation et la Rédemption (vertus théologales, lois morales, commandements, incarnation, nature du Christ et rédemption)
  • Le quatrième (50 sentences), enfin, a pour objet les sacrements et la fin dernière (résurrection).

Ce texte a donné lieu à de nombreux commentaires, aussi bien en France qu’en Angleterre, Italie, Allemagne et Espagne. C’est certainement de l’un d’entre eux qu’est tiré notre extrait, lequel porte sur la foi (Lib. 3, dist. XXIII-XXV).

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2 Cote: AEG Titres et droits Hb 23.
3 Cote: AEG Ms hist. 867.

08. Conditions environnementales dans les locaux d’archives


Température et humidité relative

Le contrôle des conditions climatiques dans les magasins d’archives constitue l’un des facteurs-clés permettant une bonne conservation des documents. C’est pourquoi il est particulièrement important de mesurer de façon régulière la température et l’humidité relative dans les locaux d’archives et d’en observer les fluctuations au cours du temps.

En effet, les variations de température, et à plus forte raison les variations hygrométriques, peuvent causer de graves dommages aux documents, car ces derniers sont constitués de matériaux organiques qui sont hygroscopiques (c’est-à-dire qu’ils absorbent et rejettent l’humidité).

En cas de forte fluctuation de l’humidité de l’air, les documents subissent des variations dimensionnelles qui peuvent provoquer des fissurations, des cassures, des soulèvements, des déformations. Par ailleurs, l’humidité renforce l’effet des autres facteurs de dégradation, tels que les moisissures ou les agents biologiques.

Thermo-hygromètre électronique

Thermo-hygromètre électronique

Lumière

Les rayons ultraviolets sont des plus nocifs pour les archives. Il est par conséquent conseillé de protéger les documents des rayons directs du soleil et de poser des filtres anti-UV aux fenêtres ou aux vitrines d’exposition. Les magasins d’archives ne sont éclairés que lorsque le personnel doit s’y rendre.

Dans la mesure du possible, on utilisera un éclairage indirect et on limitera la durée d’exposition des documents à la lumière, durée qui varie en fonction de la fragilité des composantes matérielles des documents.

Armoires mobiles du dépôt de la Terrassière

Armoires mobiles du dépôt du 52, rue de la Terrassière

Mobilier

Le mobilier destiné à ranger les archives dans les magasins permet de les protéger des facteurs de dégradation, comme la lumière, la poussière ou les variations hygrométriques. Il doit être adapté à leurs caractéristiques physiques. Par exemple, les documents de grand format, tels que les plans, seront conservés à plat dans des meubles ad hoc. Quant aux étagères, elles doivent être neutres dans leur composition et ne pas présenter d’arêtes vives. L’étagère inférieure doit être surélevée par rapport au sol.

Armoire à plans

Armoire à plans

09. Entretien des documents


Dépoussiérage

La poussière est un facteur important de détérioration des archives. Par conséquent, il est essentiel de mener périodiquement des campagnes de dépoussiérage afin de prévenir les dégradations physico-chimiques et biologiques des documents. En revanche, les documents en mauvais état de conservation ou comportant des éléments fragiles doivent faire l’objet d’un traitement réalisé par un restaurateur.

Dépoussiérage

Conditionnement des documents

Le matériel de bureau standard (chemises en carton acide ou en plastique, trombones en métal, etc.) ne convient pas pour la conservation à long terme des documents, car ces éléments occasionnent souvent des dommages irréversibles (dépôt de rouille, migrations acides sur les documents). Il est donc important de conserver les archives dans des contenants adéquats (boîtes, chemises, fourres à rabats), constitués de papier permanent, ayant un pH de 7 ou légèrement supérieur, et possédant une réserve alcaline. Le polyester inerte, stable et non acide est également adapté à la conservation à long terme des archives.

Enfin, pour ne pas endommager les documents lors de leur reconditionnement, il convient de toujours garder à l’esprit que le contenant doit s’adapter au document et non l’inverse!

Désacidification

Le papier industriel, produit dès le milieu du XIXe et jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle, est particulièrement acide, car il est fabriqué à partir de pâte de bois. Restaurer pièce à pièce des centaines de milliers de documents créés durant cette période n’est pas envisageable. Ainsi, depuis la fin du XXe siècle, un certain nombre de procédés de désacidification de masse ont été élaborés dans la plupart des pays industrialisés.

Leur objectif est la neutralisation des acides présents dans le papier et l’incorporation d’une réserve alcaline, qui permet d’empêcher la réapparition du processus chimique d’auto-dégradation. En revanche, la désacidification n’améliore pas les qualités mécaniques du papier et elle est principalement destinée aux papiers de production industrielle.

Ce procédé n’est donc pas applicable à tous les documents d’archives et ne saurait remplacer la restauration d’un document fortement fragilisé ou endommagé.

10. Manipulation et consultation


Les documents d’archives sont précieux car uniques. Un document endommagé au point que l’information qui y est consignée n’est plus lisible est un document perdu. Dès lors, afin d’éviter d’endommager les archives lors de la consultation, le personnel du service et les chercheurs en salle de lecture se doivent de les manipuler avec le plus grand soin.

Par exemple:

  • il ne faut jamais manier les documents avec hâte ou de façon machinale, car l’inattention augmente le risque de provoquer des dommages
  • le matériel destiné au transport des documents doit être adapté aux dimensions de ces derniers
  • il ne faut pas placer un document de petite taille sous une pile de documents de plus grande dimension, car on risque de déséquilibrer la pile et de faire tomber les objets.
    Par ailleurs, selon la taille et le poids du document, il peut s’avérer utile de le déplacer à deux personnes
  • les registres ne doivent jamais être saisis par leur coiffe (tête du dos) en les basculant vers soi. Il faut écarter les volumes placés de part et d’autre du document souhaité avant de le saisir. Lorsqu’on le remet en place, il ne faut jamais le réinsérer de force
  • le transport des documents de grand format, tels que les plans ou les affiches, doit se faire à l’aide de cartables rigides de plus grande dimension.

Ce sont là autant de petits gestes quotidiens qui permettent d’éviter d’éventuelles restaurations futures.

En salle de lecture, il est également important de respecter certaines règles élémentaires.

Les gestes à ne pas faire lors de la consultation des documents d’archives:

Ne pas utiliser les documents comme sous-main

Ne pas empiler les documents, ni s'appuyer sur eux, ni utiliser du papier acide comme marque-page

Ne pas s'appuyer sur les documents, ni bien entendu écrire dessus

Ne pas écraser les livres sur la photocopieuse

Ne pas utiliser de flash

11. Les défis du monde numérique


Les conteurs d’autrefois avaient déjà mis au point des techniques de répétitions, des processus mnémotechniques visant à faire perdurer le récit dans la durée. L’écrit constitue une formidable avancée pour soustraire le discours au temps, même s’il dépend de la pérennité de son support.

De la tablette en terre cuite au document numérique, en passant par le parchemin et le papier, il est par ailleurs étonnant de constater que plus le volume et la densité d’information contenue sur les supports sont importants, plus ils sont fragiles et donc difficiles à conserver.

A l’époque de la bibliothèque d’Alexandrie, plusieurs rouleaux étaient nécessaires pour relater une épopée, alors qu’aujourd’hui un fichier numérique peut contenir l’équivalent de plusieurs bibliothèques. Toutefois, le problème actuel réside dans le fait de disposer du matériel pour lire ce fichier: logiciel, ordinateur et lecteur.

Lecteur de microfilms

Les supports numériques offrent des capacités phénoménales en matière de stockage de l’information. Si la forme du livre est stable depuis des siècles, il n’en va pas de même des supports numériques qui se sont succédés très rapidement ces dernières décennies (cassettes, disquettes souples 8 et 5,25 pouces, disquettes 3,5 pouces, CD, DVD, mini-disques, etc.). Comme tout élément matériel, ils sont vulnérables au temps et particulièrement fragiles.

Mais l’obsolescence technique de ces supports constitue en réalité la plus grande menace. En effet, lorsqu’il n’a plus été possible de lire les disquettes souples 5,25 pouces, il a fallu recopier les informations qui y étaient stockées sur des disquettes dures 3,5 pouces. Lorsque les lecteurs de disquettes 3,5 pouces ont commencé à disparaître de nos ordinateurs, il a fallu les transférer sur des CD. Aujourd’hui, nombre d’ordinateurs sur le marché ne contiennent plus de lecteur CD/DVD. L’évolution rapide de la technologie oblige à une mise à jour constante des équipements pour éviter de perdre l’information.

A ce risque physique s’ajoute celui de l’obsolescence des formats informatiques. Les documents produits avant les années 2000 par les premières versions des logiciels de traitement de texte ne sont plus accessibles sans outils spécifiques. Leurs formats ne sont plus utilisés et soutenus par l’industrie informatique. Il en va ainsi de tous nos fichiers numériques. Les applications de lecture, d’écriture, de copie se renouvelant sans cesse, certains formats peu ou plus utilisés sont progressivement laissés de côté, jusqu’à être finalement oubliés. Les données, les informations, les images conservées dans ces formats sont alors perdues.

La solution retenue à ce jour en matière d’archivage électronique consiste à choisir un nombre limité de formats informatiques pour l’archivage. Il s’agit ensuite de migrer massivement, tous les dix ou vingt ans, l’information à conserver vers un nouveau format, lorsque le précédent commence à être abandonné par l’industrie.

Différents genres de fichiers

L’archivage électronique est un enjeu stratégique pour les institutions patrimoniales, l’objectif étant d’assurer la conservation à long terme des documents produits sur les supports actuels, comme on a pu le faire aux époques précédentes. Le secteur, en plein développement, verra apparaître – pourquoi pas – de nouvelles spécialisations comme celle de restaurateur d’artefact informatique. Récupérer les fichiers endommagés, les erreurs, au même titre que l’on consolide, que l’on restaure un document papier, tel sera le défi des prochaines décennies.

12. La restauration


A l’inverse des mesures de conservation préventive, la restauration d’un document représente une intervention directe qui aura pour conséquence de modifier plus ou moins profondément les caractéristiques de l’objet. Ainsi, la décision de restaurer un document n’interviendra qu’après la mise en oeuvre de toutes les mesures possibles de conservation préventive et lorsque la stabilité de l’objet est fortement menacée.

Par ailleurs, un certain nombre de principes sous-tendent l’intervention de restauration.

Premièrement, le traitement doit être le moins invasif possible afin de préserver l’intégrité du document ainsi que ses éléments historiques, tout en permettant de stabiliser les dommages et de ralentir le processus d’altération. Pour cette raison, le choix du traitement est basé sur une étude approfondie des facteurs de dégradation, prenant en compte toutes les composantes matérielles de l’objet.

Deuxièmement, le restaurateur aura à l’esprit la question de la réversibilité du traitement choisi. Même si elle n’est jamais entièrement garantie, il est essentiel de ne pas modifier l’objet de manière irréversible et de garder la possibilité de revenir à l’original. Par exemple, lors de la confection d’une reliure de conservation, la reliure originale est déposée et conservée avec le protocole de restauration. Enfin, précisons que l’intervention du restaurateur doit rester apparente.

En outre, l’analyse du document et le relevé détaillé de ses caractéristiques, le choix du traitement, les méthodes employées, les matériaux utilisés seront soigneusement consignés dans le protocole de restauration afin de permettre aux générations futures de comprendre les interventions subies par l’objet et aux chercheurs de prendre connaissance d’éléments historiques révélés lors de l’intervention et invisibles autrement.

Les vitrines consacrées à la restauration ont pour vocation de montrer quelques-uns des travaux réalisées dans l’atelier des AEG. Elles ne sauraient être une représentation exhaustive et scientifique d’un domaine hautement spécialisé et en constante évolution.

La restauration aux Archives d’Etat
Le bâtiment de la Terrassière

Le bâtiment a été conçu dès le départ pour recevoir dans ses étages inférieurs les magasins et les locaux des AEG. Le bâtiment a été inauguré en 1984 et sa conception correspond aux normes des bâtiments d’archives alors en vigueur.

L’atelier de restauration

Les restaurateurs sont des indépendants qui travaillent sur mandat dans l’atelier des AEG. Ce système de fonctionnement original permet de garder les documents en cours de traitement dans les locaux des AEG, de proposer des installations performantes et surtout de recourir, selon les besoins, à des spécialistes du papier, du parchemin, de la reliure, des sceaux ou encore des plans.

Les ressources actuelles permettent de restaurer chaque année environ 30 registres avec leurs boîtes de conservation, une dizaine de plans, et de  mener une campagne de désacidification d’environ 400 kilos.

Atelier de restauration des AEG

Atelier de restauration des AEG au 52, rue de la Terrassière

Le programme de restauration

L’archiviste responsable du programme tient une liste, alimentée en permanence, des documents à restaurer. Au début de chaque année, elle sélectionne ceux qui seront pris en charge en fonction de plusieurs critères, dont l’urgence, si le document a subi un dommage dû à l’eau ou au feu; l’usage, s’il est très souvent demandé; mais aussi l’entretien, pour quelques pièces prestigieuses, et la préparation des pièces à exposer ou à publier.

Le choix des traitements et interventions à effectuer est le fruit d’une collaboration entre l’archiviste et le restaurateur ou la restauratrice mandatés pour effectuer le travail.

Chaque travail de restauration fait l’objet d’un protocole de restauration dans lequel sont consignés les traitements subis, les matières utilisées, un plan de montage des cahiers et des photographies ou des éléments déposés faisant partie intégrante de l’histoire du document.

Il est en effet important de documenter les interventions effectuées lors de chaque travail de restauration afin que les générations futures soient en mesure de connaître les changements subis par le document au fil du temps.

13. Le papier


Le degré d’acidité du papier, l’éventuelle présence d’encres ferro-galliques, la composition des couleurs contenues dans le document sont autant de facteurs à prendre en considération afin de déterminer le traitement à apporter au papier. En outre, l’étendue des dommages guidera également le restaurateur dans le choix d’un traitement au profit d’un autre.

Nettoyage à sec

Un nettoyage à sec à l’aide d’une gomme douce en vinyle ou d’une éponge en latex constitue souvent la première étape de la restauration du papier afin d’éliminer en surface poussières et saletés. Les éventuelles déchirures sont ensuite stabilisées à l’aide de papier japon, composé de fibres de mûrier très longues, résistantes et souples, et de colle d’amidon de blé.

Traitement humide

Le traitement humide permet d’éliminer les produits de dégradation du papier et des encres, ainsi qu’une partie de la saleté prise dans les fibres. Lavé à l’eau, le document est ensuite désacidifié et ré-encollé. Néanmoins, des tests préalables s’imposent afin de vérifier la stabilité des couleurs et des encres, qui nécessitent une intervention adaptée. De même, la présence d’encres ferro-galliques instables implique soit un traitement spécifique au phytate de calcium, soit un reconditionnement dans une boîte de conservation non acide.

Traitement des encres ferro-galliques

Comblement des lacunes

Les feuilles endommagées peuvent être réparées de plusieurs façons. Si le papier est extrêmement dégradé, et qu’il supporte le traitement en milieu humide, la machine à régénérer le papier permet de combler les lacunes à l’aide de fibres de cellulose en suspension dans de l’eau. Le restaurateur peut également, selon les cas, réparer les déchirures avec du papier japon, ou du papier occidental, et de la colle d’amidon.

Doublage

Enfin, lorsqu’un papier est extrêmement fragilisé, il est possible de le doubler entièrement à l’aide de papier japon très fin, qui permet la lecture du texte inscrit sur le folio, et de colle d’amidon de blé ou de riz très fluide.

14. Les encres ferro-galliques


Les AEG sont particulièrement concernées par l’altération du papier due au phénomène des encres ferro-galliques. Ces encres sont en effet les plus utilisées depuis le début du Moyen Age jusqu’au XIXe siècle. En général, elles sont composées de tanins végétaux extraits des noix de galle ou de bois riche en tanins, d’un sel métallique, comme le sulfate de fer, et d’un liant, tel que la gomme arabique.

Les dégradations provoquées par ces encres instables sont liées à leur composition riche en ions métalliques libres qui, au contact de l’air, catalysent l’hydrolyse acide des molécules de cellulose. Le papier ou le parchemin est attaqué progressivement et finit, dans certains cas, par être perforé.

Traitement d'encres ferro-galliques

Traitement des encres ferro-galliques au phytate de calcium

Des conditions climatiques stables permettent de ralentir le processus de dégradation. Toutefois, lorsque les altérations sont trop importantes, seul un traitement spécifique au phytate de calcium permet la stabilisation du processus de dégradation en cours. Ce traitement nécessite des connaissances pointues et ne saurait être appliqué à tous les documents contenant des encres ferro-galliques. Une analyse poussée doit être menée par le restaurateur, qui fera le choix ou non de réaliser ce traitement.

15. La reliure


Les documents conservés aux AEG présentent de nombreux types de reliures, dont celles caractéristiques des documents administratifs et légaux. Les reliures sont le reflet de techniques ayant évolué au fil des siècles et sont adaptées à l’usage que l’on souhaite faire du document. Certaines sont très élaborées, d’autres sont plus sobres et fonctionnelles. Quelques-unes sont ornées ou munies de fermoirs, d’autres sont plus simples.

Les couvrures, quant à elles, sont en parchemin, en cuir ou encore en papier. Les plats peuvent être en bois – on les appelle alors des «ais» – ou en carton. Il existe aussi des reliures souples, sans plats.

Lors du travail de restauration, le restaurateur aura à coeur de prendre en compte la totalité des caractéristiques de la reliure afin d’adapter au mieux son intervention.

Les principes suivants le guideront dans ses choix:

  • le démontage entier d’une reliure ne doit être réalisé que si l’état du document le nécessite réellement, ceci pour éviter que la restauration n’engendre des modifications importantes d’éléments informatifs précieux bien que peu visibles
  • la couture d’origine est conservée, dans la mesure du possible, et la nouvelle couture, si elle s’avère nécessaire, sera la plus adaptée possible à la conservation du document
  • le détail des caractéristiques codicologiques de l’objet, toutes les étapes du traitement, ainsi que les matériaux utilisés sont documentés très précisément dans le protocole de restauration. Les éléments récoltés ou déposés lors de la restauration, tels que le sable de séchage, les fils de couture ou les éléments trop endommagés pour être réintégrés, sont joints à ce dernier
  • l’intervention doit être visible sur le document, il ne faut pas réaliser un faux. Toutefois, la ligne esthétique du document d’origine sera respectée.

CH AEG Notaire Pierre De Villette 8

Reliure de conservation (CH AEG Notaire Pierre De Villette 8)

16. Les sceaux


Un certain nombre de documents d’archives conservés aux AEG comporte des sceaux. Ces derniers font partie intégrante du document puisqu’ils en constituent une marque d’authentification, au même titre qu’une signature.

Les sceaux peuvent être plaqués, c’est-à-dire apposés directement sur le document, ou alors liés à celui-ci par le biais d’une ficelle, nommée «lac», ou d’un morceau de parchemin, appelé «queue». Ils peuvent prendre différentes formes – ovale, ronde, ou en navette – et sont constitués de matériaux divers, tels que la cire ou le plomb.

Le document scellé est donc un objet composite, ce qui rend sa restauration complexe. En effet, chacune de ses composantes requiert une intervention différenciée.

Les sceaux en cire

La majorité des sceaux du Moyen Age sont constitués de cire d’abeille et de pigments, sensibles aux variations de température et surtout aux chocs et aux manipulations. Cette fragilité est augmentée lorsque la cire ne possède pas un degré élevé de pureté, ce qui est souvent le cas, car la cire pure est coûteuse.

Les cachets directement apposés sur le document apparaissent à la fin du XVe siècle. Le matériau qui les compose, appelé «cire-laque» ou «cire d’Espagne», est extrêmement fragile.

Les sceaux métalliques

Les sceaux apposés aux bulles (lettres patentes du pape) sont la plupart du temps en alliages à base de plomb. Or les métaux sont extrêmement sensibles à l’environnement dans lequel ils sont conservés. Les variations d’humidité, de température et la présence de polluants sont à l’origine de leur corrosion.

CH AEG P.H. 557

Sceau en plomb corrodé (CH AEG P.H. 557)

La conservation et la restauration des sceaux

Pour préserver au mieux les sceaux, qui sont des objets extrêmement fragiles, les mesures de conservation préventive, telles que le contrôle des conditions climatiques ou la confection de boîtes de conservation adaptées, se révèlent être les plus efficaces.

Toutefois, lorsque des dégâts sont constatés, il est possible d’envisager un certain nombre de traitements qui devront être réalisés par un restaurateur spécialisé dans ce domaine.

Pour les sceaux en cire, le nettoyage constitue l’étape préalable à toute restauration. Ce procédé permet de mettre en évidence les fissures qui peuvent être masquées par des saletés. Ensuite, on peut recoller les fragments et combler les lacunes à l’aide de cire ramollie ou liquide selon les besoins. La cire est mise au ton avec des pigments dans une teinte proche de celle d’origine afin de distinguer les parties originales des parties restaurées.

Les sceaux en plomb, quant à eux, feront l’objet d’un traitement électrolytique spécifique permettant de neutraliser le processus de corrosion du métal tout en favorisant la formation d’une couche protectrice de sulfate de plomb.

17. Le parchemin


Le parchemin constitue le support principal des textes en Europe au Moyen Age. Il n’est remplacé que progressivement par le papier dès le XIIIe siècle. Réalisé à partir de peaux d’animaux, essentiellement le mouton, la chèvre ou le veau mort-né (le «vélin», réputé comme étant le plus fin et le plus souple), le parchemin est souvent confondu avec le cuir. Il s’en distingue pourtant par ses propriétés physico-chimiques.

La fabrication du parchemin

En premier lieu, la peau d’animal est lavée et trempée dans un bain de chaux afin de faciliter l’écharnage ainsi que l’élimination des poils. Elle est soigneusement grattée à l’aide d’un couteau rond pour éliminer toute trace de chair ou de graisse. Puis, la peau est tendue sur un cadre pour sécher. Enfin, elle est à nouveau travaillée et poncée, ce qui lui confère son aspect particulier et permet l’écriture.

La conservation et la restauration du parchemin

Le parchemin est un matériau très hygroscopique, ce qui le rend particulièrement sensible aux variations de température et d’humidité relative. Il est par conséquent indiqué de conserver les documents en parchemin dans des magasins aux conditions climatiques stables. Si une intervention s’avère nécessaire, le restaurateur fait le choix du traitement après une analyse détaillée des caractéristiques de l’objet.

Nettoyage à sec

Après avoir vérifié la stabilité des encres et des couleurs, il est possible de nettoyer à sec la surface du parchemin au moyen de pinceaux, brosses, chiffons en microfibres ou éponges en latex, choisis en fonction de la fragilité du support à restaurer. Le nettoyage à sec permet d’éliminer les poussières et saletés en surface.

Mise à plat

Lorsqu’il est trop déformé ou trop endommagé pour être consulté ou numérisé, il peut être nécessaire de mettre à plat un parchemin. Cette opération délicate, réalisée avec beaucoup de précaution, permet, grâce à une humidification et un séchage contrôlés, de corriger des déformations, de redonner accès à l’information et d’assurer la conservation du document.

CH AEG Titres et droits Ca 3

Parchemin en rouleau (CH AEG Titres et droits Ca 3)

Réparation des dommages

Idéalement, les lacunes sont comblées à l’aide de morceaux de parchemin neuf. Cette opération nécessite beaucoup d’attention car les fibres du parchemin ne présentent pas une structure uniforme. Cette dernière varie en fonction de l’animal et de l’endroit sur l’animal duquel provient la peau. Il convient par conséquent de choisir un morceau de parchemin neuf dont les fibres sont positionnées de façon identique à la lacune à combler.

La colle de vessie d’esturgeon est l’adhésif principalement utilisé pour la restauration du parchemin.

Par ailleurs, il est possible de stabiliser les dommages de moindre importance avec du papier japon. Il faut cependant garder à l’esprit que ce dernier réagit différemment aux variations climatiques que le parchemin, ce qui peut engendrer des tensions et donc, à terme, des déformations.

18. Les documents de grand format


La conservation et la restauration des documents de grand format, tels que les cartes, les plans ou les affiches, sont soumises à des contraintes particulières. En effet, la dimension de ces pièces les rend particulièrement vulnérables aux dommages mécaniques. Leur manipulation n’est pas aisée et les conditions de stockage ne sont pas toujours appropriées.

CH AEG Militaire N 19

Dommages dûs aux manipulations (CH AEG Militaire N 19)

Les premières mesures qui s’imposent sont donc celles de conservation préventive: acquisition de meubles à plans, reconditionnement dans des cartables offrant une protection contre la poussière, utilisation de chariots de transport adaptés aux documents de grande dimension.

La restauration des plans aux AEG

Les AEG mènent depuis quelques années une campagne de mise à plat des plans conservés roulés dans des tubes en carton acide. Ces plans, sous l’effet de la dégradation du papier, sont devenus friables et cassants et il est dès lors impossible de les consulter sans les endommager.

Le traitement retenu comprend les étapes suivantes:

  • humidification contrôlée du plan
  • nettoyage à sec puis traitement en milieu humide, pour autant que les couleurs et le papier le permettent
  • réparation des éventuelles lacunes et déchirures
  • doublage du plan sur un papier japon, plus fin que l’original, si le papier est très fragile
  • mise à plat de l’objet, légèrement humide, sous presse ou sous tension, jusqu’à ce qu’il soit sec
  • conditionnement dans des portefeuilles à onglets, en carton non acide, et conservation dans des meubles à plans.
Les calques

La restauration des calques est une opération très délicate qui nécessite un savoir-faire empirique important. En effet, les réactions de ce type de papier, très sensible aux différents traitements qu’on lui applique, sont difficilement prévisibles.

19. L’irrémédiable


Malgré toutes les précautions prises actuellement en matière de sécurité des locaux, aucune institution culturelle n’est à l’abri d’une catastrophe mettant en péril son patrimoine. Dès lors, tout doit être mis en oeuvre pour faire face à cette éventualité, notamment en élaborant un plan d’urgence qui permettra de coordonner l’intervention de la Protection des biens culturels (PBC), des pompiers, ainsi que des différents spécialistes de la conservation et de la restauration en cas de sinistre.

Il est à noter que les AEG sont inscrites à l’Inventaire suisse des biens culturels d’importance nationale (objet A), c’est-à-dire qu’une partie des fonds d’archives qu’elles conservent sont considérés comme étant de grande importance pour le patrimoine culturel du pays.

En cas de catastrophe, il est bien souvent trop tard pour sauver l’ensemble des objets endommagés. Néanmoins, les chances de pouvoir sauver les documents touchés par des dégâts d’eau existent. La congélation et la lyophilisation permettent en effet de stopper la prolifération de microorganismes et de moisissures qui se développent rapidement en milieu humide.

Le procédé de lyophilisation est basé sur le processus physique de la sublimation, opération consistant à faire passer un corps directement de l’état solide à l’état gazeux, sans passer par l’état liquide. La congélation rapide, quant à elle, permet de limiter les déformations, la diffusion des encres solubles et le collage des papiers couchés. Une fois les documents congelés, il est possible de les traiter au moyen de la lyophilisation dans les mois suivant la catastrophe, sans être soumis à la pression du temps.

Toutefois, cette méthode n’est pas applicable à tous les types de documents. Le parchemin, par exemple, de même que certaines reliures en cuir ou les photographies ne supportent pas ce traitement, d’où l’importance d’identifier les types de matériaux dont sont composés les fonds d’archives, lors de l’établissement du plan d’urgence d’une institution.

En revanche, en cas d’incendie majeur, ce qui a brûlé est irrémédiablement perdu. La mise en place de mesures préventives contre le feu est par conséquent essentielle et impérative.

C’est arrivé près de chez vous…
  • 1999   Incendie de la bibliothèque universitaire de Lyon II. 300’000 volumes sur les 450’000 dont disposait la bibliothèque sont détruits.
  • 2002   De graves intempéries provoquent la plus grande crue observée au cours des derniers cinq cents ans à Prague. A travers toute la République tchèque, 600’000 pièces, conservées dans 45 bibliothèques, sont touchées. 150’000 documents ont dû être congelés.
  • 2004   Incendie de la bibliothèque Herzogin Anna Amalia à Weimar. 30’000 livres précieux sont détruits.

Par Enrico Herzel (Travail personnel) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) ou CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)], via Wikimedia Commons
Incendie de la bibliothèque Herzogin Anna Amalia (photo Wikimedia Commons)  

  • 2004   Inondation de la bibliothèque de Sciences II de l’Université de Genève. 3000 volumes sont mouillés à divers degrés. Une partie doit être séchée par lyophilisation.
  • 2008   Incendie du bâtiment des Philosophes endommageant les bibliothèques d’allemand, d’espagnol et d’histoire de l’art de la Faculté des Lettres de l’Université de Genève. 70’000 ouvrages sont touchés.
  • 2009   Effondrement du bâtiment des archives de la ville de Cologne. Bilan: 26 kilomètres linéaires de documents sont engloutis sous les décombres. Les coûts de récupération ont coûté à ce jour 1,2 milliards d’euros.

  By Frank Domahs, Köln weitere Infos unter: http://www.domahs.de (Own work) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)], via Wikimedia Commons
Effondrement du bâtiment des archives de la ville de Cologne​ (photo Wikimedia Commons)  

  • 2009   Incendie des locaux de l’entreprise Secur’Archiv à Lausanne, l’un des leaders suisses dans la conservation et la protection de données professionnelles. 3000 m3 de documents papier y étaient conservés pour le compte de plus de 150 clients. Le feu ravage 80% des boîtes d’archives.
  • 2012   Inondation au siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne. Une partie des archives stockées dans le bâtiment est endommagée.
  • 2013   Incendie criminel de la Bibliothèque municipale de Lausanne. Environ 100’000 livres sont couverts de suie.

20. La protection des biens culturels


La protection et le respect des biens culturels sont deux objectifs centraux de la Convention de La Haye de 1954. Les expériences vécues en temps de guerre ont toutefois démontré que ces principes n’étaient pas respectés. Suite à l’entrée en vigueur, en 2004, du Deuxième Protocole (1999) de la Convention de La Haye, la protection des biens culturels (PBC) a trouvé un nouveau souffle à l’échelle internationale. L’actualité nous prouve cependant la fragilité de cette Convention.

La PBC en Suisse

La Confédération soutient financièrement les mesures de protection des biens culturels mises en place par les institutions cantonales, cela afin de transmettre un patrimoine culturel intact aux générations futures.

Protection à tous les échelons

Les intérêts de la protection des biens culturels sont défendus aux échelons fédéraux, cantonaux et communaux. S’y ajoutent de nombreuses institutions et associations culturelles, ainsi que des privés qui s’investissent en faveur de la conservation et de la protection des biens culturels suisses1.

Les activités de la PBC en Suisse sont régies par un cadre législatif fédéral et cantonal.

Meuble à plans marqué du sigle PBC

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Pour en savoir plus: Office fédéral de la protection de la population OFPP, Protection des biens culturels

21. Et chez vous?


La plupart d’entre nous sommes déjà tombés sur un vieil album de famille ou sur des correspondances ayant appartenu à nos parents, à nos grands-parents, voire à nos ancêtres plus lointains. Souvent, ces documents sont précieux à nos yeux et nous souhaitons les conserver.

Collection particulière

Collection particulière

Voici quelques conseils simples afin de préserver au mieux vos archives familiales:

  • éliminez les trombones, agrafes et autres objets métalliques qui pourraient laisser des traces de rouille sur le papier
  • ne conservez pas les documents dans des chemises en plastique de bureau, l’encre d’impression risquant de migrer sur le plastique
  • ne réparez pas d’éventuels dégâts à l’aide de scotch ou de colle synthétique: ce type de réparations aggrave souvent le dommage initial
  • placez les documents dans des boîtes contenant le moins d’éléments métalliques possible
  • ne conservez pas les documents dans une cave humide ou des combles soumis aux aléas de la météo.

22. Bibliographie


Archives départementales de Vaucluse et Archives départementales de la Drôme (éd.), Blessures d’archives, rêve d’éternité: de la conservation préventive à la restauration: exposition, Archives départementales de Vaucluse, 25 juin 2001-7 juin 2002, Archives départementales de la Drôme, 6 septembre 2004-26 novembre 2004, Avignon, Archives départementales de Vaucluse, 2004

BRANDT, Astrid-Christine, et FOUCAUD, Jean-François, Protection et mise en valeur du patrimoine des bibliothèques de France: recommandations techniques, Paris, Direction du livre et de la lecture, 1998

CAULIEZ, Nelly, Les facteurs de dégradation des documents d’archives, STIA, 2011

CAULIEZ, «Restaurer les archives. Conseils aux archivistes», in: De la préservation à la conservation: stratégies pratiques d’archivage, Louvain-la-Neuve, Academia, 2014 (Publications des Archives de l’Université catholique de Louvain; 31)

DUREAU, Jeanne-Marie, «Conservation et restauration des documents dans les archives et les bibliothèques patrimoniales», in: Conservazione dei materiali librari archivistici e grafici, vol. 2, 1999, p. 89-95

DUREAU, Jeanne-Marie, et CLEMENTS, David W. G., «Principes de sauvegarde et conservation des documents de bibliothèques», in: IFLA professional reports, no 8, 1986, p. 40-56

FORDE, Helen, «La préservation: fonction stratégique de la gestion archivistique ou activité non essentielle à la survie des archives?», in: Accès à l’information, questions de préservation: actes de la trente-quatrième Conférence internationale de la Table ronde des archives, Budapest 1999, Paris, 1999, p. 19-27

GERSTEN, Tatiana, «La problématique des encres ferro-galliques à travers l’observation d’un manuscrit musical non autographe du 18e s.», in: CeROArt. Conservation, exposition, restauration d’objets d’art, 15 novembre 2010 en ligne

GIOVANNINI, Andrea,  De tutela librorum: la conservation des livres et des documents d’archives = die Erhaltung von Büchern und Archivalien, 4e éd. revue et augmentée, Baden, Hier+jetzt, 2010

GIOVANNINI, Andrea, La restauration des bulles en plomb: une nouvelle méthode», s.d.

GIOVANNINI, Andrea, La restauration du parchemin: philosophie et techniques, 2008

KASTALY, Beatrix, «Pratique actuelle en bibliothéconomie et en archivistique en matière de gestion de la préservation des documents de bibliothèque et d’archives traditionnels», in: Accès à l’information, questions de préservation: actes de la trente-quatrième Conférence internationale de la Table ronde des archives, Budapest 1999, Paris, 1999, p. 43-47

NGUYEN, Thi-Phuong, et VALLAS Philippe, «La conservation des documents papier. Point sur l’évolution des techniques et des stratégies», in: Bulletin des bibliothèques de France, année 51, 2006, no 4, p. 11-21

NIELEN, Marie-Adélaïde, «“Pour garder une bonne image”. Phénomènes d’altération et méthodes de conservation des sceaux de cire médiévaux», in: Bulletin de liaison des sociétés savantes, no 12, mars 2007, p. 3-6

PARCHAS, Marie-Dominique, «La politique de conservation des Archives de France», in: De la préservation à la conservation: stratégies pratiques d’archivage, Louvain-la-Neuve, Academia, 2014 (Publications des Archives de l’Université catholique de Louvain; 31), p. 127-50

PARCHAS, Marie-Dominique, Le dépoussiérage des archives et de leur environnement: aide à l’élaboration d’un cahier des charges, Direction des archives de France, 2009

SREBEL, Martin, Conservation et sauvegarde des biens culturels libraires, documentaires et des oeuvres graphiques: manuel pour archives, bibliothèques, musées, collections, Hunzenschwil, M. Strebel, 1996.


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