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Hôtel des Archives


Les Archives d’Etat conservent le patrimoine archivistique de Genève qui couvre plus de mille ans d’histoire sans rupture et donc avec une rare continuité. Ce patrimoine dépasse largement les frontières de la République et contribue à son rayonnement international. Soucieux de la préservation de son histoire, le Conseil d’Etat a entamé, dès 2014, une vaste réflexion afin de trouver des solutions pérennes pour sa conservation. Il s’agissait d’une part de pouvoir réunir des archives jusqu’ici dispersées entre sept bâtiments et, d’autre part, de renforcer des conditions de conservation devenues obsolètes et entraînant de fait un risque majeur pour les collections. Cela nécessitait de trouver une solution globale et durable.

Image de synthèse de la cour et de la façade intérieureImage de synthèse de la cour et de la façade intérieure

 

Les étapes du projet

En 2014, après l’exploration de plusieurs pistes, le Conseil d’Etat demande l’évaluation du relogement de l’institution dans le bâtiment de l’arsenal qui se trouve à la rue de l’Ecole-de-Médecine. Un bureau d’architectes et un bureau d’ingénieurs sont mandatés pour réaliser une étude préliminaire, pilotée par un groupe de travail composé de l’archiviste d’Etat, d’un chef de projet de l’office cantonal des bâtiments et d’un expert indépendant en conservation des biens culturels écrits. Le 4 novembre 2016, le Grand Conseil vote le crédit d’étude en vue de la construction d’un bâtiment, de la rénovation de l’arsenal et de l’installation des archives sur ce site.

Le 8 août 2017, un concours international d’architecture est ouvert et le lauréat désigné le 2 mars 2018. Le gagnant est le projet Tityre proposé par le bureau PONT 12 Architectes SA (Chavannes-près-Renens), le bureau d’ingénieurs EDMS (Lancy) et les architectes paysagistes L’atelier du Paysage (Lausanne).

Ce programme propose la construction sous la cour de deux niveaux de dépôts d’archives et la rénovation du bâtiment datant de la fin du XIXe siècle. Son rez-de-chaussée accueillera les zones de travail des Archives d’Etat et celles ouvertes au public: la salle de lecture, une salle de cours et un espace muséal. L’atelier de restauration, celui de numérisation et des bureaux pour les archivistes prendront place au premier étage, qui conservera également une fonction administrative dédiée à d’autres services de l’Etat. Les combles accueilleront la Compagnie de 1602 et son matériel, ainsi que certaines installations techniques. En surface, la cour deviendra un espace vert attrayant permettant la restitution au public genevois de cet important site du patrimoine bâti cantonal.

Fait assez unique pour le relever, un comité scientifique est réuni avant le concours pour mener une réflexion sur le sens à donner au XXIe siècle à une institution d’archives. Il réunit des archivistes mais aussi une journaliste, un professeur d’histoire, un professeur en humanités numériques de l’EPFL, le directeur des Archives fédérales suisses, un directeur de musée et un spécialiste international de la conservation et conseiller en bâtiment de ce type. Ces débats font l’objet d’un rapport et sont aussi documentés grâce à un essai qui fait la chronique des réflexions menées. Définir ce que seront les archives de demain, projeter leurs usages et leurs significations dans l’avenir immédiat mais aussi lointain, mettre en valeur ce patrimoine historique pour la collectivité, ou encore le rendre accessible à l’administration en général pour la gestion des affaires, aux historiens et sociologues et à toute autre personne cherchant à trouver des réponses par intérêt général ou particulier (actes juridiques, recherches historiques ou généalogiques, etc.).Le 5 octobre 2019, la commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS) rend un préavis positif. Le 30 octobre 2019, l’office fédéral de la protection de la population accorde une subvention de 3,3 millions pour la construction des dépôts en sous-sol dont la conception correspond à un abri pour la protection des biens culturels. L’administration fédérale reconnaît ainsi la qualité du projet. Le 13 janvier 2020, l’autorisation de construire entre en force.

Le 12 mai 2020, la loi ouvrant le crédit d’investissement de 62,25 millions de francs (L 12632) est votée par le Grand Conseil à l’unanimité des votants moins une abstention. En outre, près de la moitié du financement dédié au projet pour les infrastructures dédiées aux archives est assurée par la Fondation Hans Wilsdorf, qui a confié la mise en oeuvre de cette participation à l’association Avenir du passé . Le 7 décembre 2020, le chantier débute. Il est prévu que le bâtiment soit terminé et livré en décembre 2024. Commencera alors le déménagement des 30 kilomètres d’archives prévu pour une durée de deux ans.

Salle de lecture publique ouverte sur la cour et l'espace paysagerSalle de lecture publique ouverte sur la cour et l’espace paysager

Coupe illustrant les dépôts en sous-sol de la courCoupe illustrant les dépôts en sous-sol de la cour

L’arsenal, une restitution au public d’un édifice historique

Les casernes de Plainpalais ont été construites en 1875-1876 selon les plans de l’architecte genevois Marc Camoletti. Détruites en partie lors de la construction du Palais des expositions qui sera lui-même remplacé par l’actuelle UNI Mail, le parc Baud-Bovy et un ensemble d’immeubles de logements, il n’en reste aujourd’hui que l’aile Jura utilisée jusqu’ici comme arsenal et classée en 1987. Cette aile et l’ancienne Ecole de médecine qui lui fait face témoignent de l’urbanisation des berges de l’Arve à la fin du XIXe siècle. A travers le pont Hans-Wilsdorf construit en 2012 s’ouvre encore un dialogue entre le quartier de Plainpalais et celui à venir du PAV (Praille-Acacias-Vernets). Le choix de ce bâtiment historique et le parti pris des architectes relèvent de la continuité mémorielle. Ainsi ce projet, par la prise en compte du concept patrimonial dès sa conception, favorise une réalisation respectueuse du bâtiment classé.

Carte postale où figurent les casernes au début du XXe siècleCarte postale où figurent les casernes au début du XXe siècle

Ce site rassemble de nombreuses caractéristiques nécessaires à la centralisation et au relogement des Archives d’Etat. On citera notamment: un site propriété de l’Etat; une affectation patrimoniale en accord avec le statut d’un bâtiment classé; une situation centrale proche des différentes facultés universitaires, des administrations et du public dans un quartier doté d’institutions culturelles, de musées, de galeries d’art et de la maison des associations; la garantie de  son accessibilité par les transports publics; enfin une typologie de bâtiment simple et rationnelle adaptée à l’accueil du public et au travail des archivistes. La population et les habitants du quartier bénéficieront des avantages suivants: une restitution d’un édifice historique et de son environnement; une diminution du trafic qui était lié aux activités militaires dans un quartier très dense et une transformation du parking privé de la cour en un espace public arboré.

Les fonds d’archives seront placés dans un nouveau dépôt conçu spécialement pour leurs besoins, soit deux étages en souterrain, implanté dans le sous-sol de la cour existante et relié au bâtiment de l’arsenal par un prolongement en sous-œuvre de ses circulations existantes.  Ce dépôt, dont les conditions climatiques sont maitrisées, est doté d’armoires mobiles sur rail afin de densifier au maximum les espaces.

Image du diamant
Coupe en dessin du dépôt

 

La cour, un espace arboré et un poumon urbain à usage public

Jusqu’à aujourd’hui, la cour de l’arsenal était une grande surface goudronnée servant de parking dont l’usage était limité à l’administration. Le projet prévoit une requalification de cet espace qui s’inscrit en cohérence avec l’architecture du bâtiment. Ce “parc des Archives” s’inscrit dans le réseau d’espaces publics du quartier et y apporte son propre langage: celui de l’Hortus conclusus, jardin plus introverti et contemplatif créant un rapport intimiste avec le visiteur.

Cet aménagement paysagé et climatique prend place au centre de la cour actuelle tandis qu’une promenade s’installe sur une partie de son pourtour. Il est ainsi accessible sur sa périphérie, son cœur végétal restant préservé. Il remplit donc pleinement son rôle de régulateur climatique et de réserve de biodiversité. Ce parc se veut exemplaire en intégrant dès sa conception l’enjeu des îlots de chaleur urbain et en proposant un véritable poumon vert en lieu et place de l’actuelle surface de bitume. Une centaine d’arbres seront plantés; en sous-bois, une grande diversité d’essences indigènes favorisera la biodiversité. La strate arborée s’enrichit ainsi des communautés végétales des plantes couvre-sol, des bulbes et des vivaces, recréant en pleine ville la pluralité et la diversité d’un bois naturel.

Plan du rez-de-chaussée et de l'aménagement paysager
Plan du rez-de-chaussée et de l’aménagement paysager. L’espace longeant la façade de l’immeuble locatif sera mis à disposition de la crèche voisine.
Développement durable

Le programme intègre la problématique du développement durable sous les aspects énergétiques, environnementaux, économiques ou de sociabilité.

Tout d’abord, dans le respect des objectifs du développement durable, le projet s’appuie sur un concept énergétique. Dans cette démarche d’optimisation des performances, toutes les mesures dans le domaine de la construction, dans ceux des installations techniques, de l’exploitation et de la gestion ont été évaluées. Le concept énergétique a été développé en coordination avec l’office cantonal de l’énergie (OCEN). Ces solutions prennent également en compte des recommandations de l’office du patrimoine et des sites (OPS) sur la rénovation des objets classés et de celles de la commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS). Outre ces dispositions, le programme prévoit d’ores et déjà le raccordement au réseau GéniLac qui est mis en œuvre par les Services industriels de Genève (SIG) et qui se déploiera dans le quartier de Plainpalais ces prochaines années.

Concernant l’aspect environnemental, le concept architectural promeut une approche respectueuse de l’ensemble du bâtiment, soit de l’intérieur et de l’extérieur par l’utilisation de matériaux sains et écologiques. Le concept privilégie les mesures architecturales passives, comme l’enveloppe ou l’éclairage. Des installations techniques réduites concernant le chauffage, la ventilation, la climatisation minimiseront les frais de fonctionnement. Une exigence d’entretien plus faible qu’actuellement garantit également une meilleure pérennité. Le cahier des charges des soumissions stipule que la nature, la provenance et la mise en œuvre des matériaux devront être compatibles avec les principes du développement durable.

Une réflexion sur la provenance des matériaux donc, mais aussi sur le cycle de vie du bâtiment sera l’un des piliers de la réflexion économie-durabilité du projet. Les surfaces vitrées permettront un rapport étroit entre l’intérieur et l’extérieur. L’apport solaire devient la source primaire de l’éclairage.

Dès les premières phases de la planification, les aspects du développement durable liés au bien-être des utilisateurs dans l’exercice de leurs activités ont été pris en compte par un choix de matériaux sains et écologiques. A l’extérieur, comme déjà évoqué, le parking sera rendu public et transformé en un espace arboré. Cette verdure importante permettra entre autres de réguler le climat de la cour et celui des dépôts en sous-sol.

La question des dangers naturels

Du fait de son caractère particulier, le dépôt souterrain a fait l’objet de mesures spécifiques intégrées au programme lui-même, de sorte qu’il sera protégé contre une crue d’un temps de retour de 300 ans, avec en plus une marge de sécurité de 1 mètre au-dessus du niveau actuellement calculé. Il n’y a donc aucune entrée d’eau possible jusqu’à cette hauteur d’inondation. Un plan pour les risques de crues est en outre prévu en cas d’événement encore plus extrême qui permet d’isoler complètement les archives en rendant les dépôts totalement étanches. Le concept rend encore possible des modifications qui pourraient être nécessaires face à l’évolution climatique sur les 100 prochaines années. Enfin, le projet s’inscrit dans le plan de surveillance des crues de l’Arve et un plan d’urgence sera établi en partenariat avec le SIS. Les risques de crue font ainsi partie intégrante du programme et les mesures prises s’inscrivent dans la durée.

Le dépôt est construit à l’image d’un abri de protection civile. L’administration fédérale qui a validé les plans a demandé à ce que des protections soient prévues pour parer à des catastrophes sur les 100 prochaines années. Elles pourraient par exemple être liées au réchauffement climatique. Le projet apporte des solutions à ces contraintes actuelles ou à venir.

M.  Andrea Giovannini, expert indépendant en conservation des biens culturels écrits, est associé au projet depuis sa phase préliminaire en 2014.

Coupe détaillant les mesures de sécuritéCoupe détaillant les mesures de sécurité

Références:

PL 12632, projet de loi ouvrant un crédit d’investissement de 62 250 000 francs en vue de la construction d’un bâtiment à l’Arsenal, rue de l’Ecole-de-Médecine 13, pour les Archives d’Etat et la rénovation du bâtiment existant.

André Klopmann, L’avenir du passé. Comment sauver mille ans de patrimoine genevois, avec le soutien de la Société auxiliaire des Archives d’Etat et de la Société d’histoire de la Suisse romande, Slatkine, Genève, 2017.

Actus déménagement


#4 Lettre d’information Hôtel des Archives septembre 2024

La construction de l’Hôtel des Archives touche à sa fin.  Cependant pour des raisons techniques, l’installation des Archives d’Etat dans le nouveau bâtiment ne commencera pas en novembre 2024 comme annoncé précédemment.

En effet, un retard dans la mise à disposition des locaux lié au revêtement des sols oblige à reporter le déménagement. De ce fait, les actuelles salles de lecture des Archives d’Etat resteront encore ouvertes et l’ensemble des prestations régulières délivré.

Il est à ce stade impossible de définir la date de début du déménagement et donc celle de la fermeture des salles destinées au public.

 

#3 Lettre information Hôtel des Archives juin 2024

  • « Séquence impact » : quelle conséquence pour la consultation ?

Les tests de dérive relatifs à l’assèchement du béton ont été effectués à mi-juin 2024. Les résultats à ce jour confirment que le béton sèche comme prévu par les spécialistes. En principe, les documents pourront donc entrer sans risque dans les dépôts de l’Hôtel des Archives dès le 4 novembre 2024, date à partir de laquelle la salle de consultation de l’Ancien Arsenal sera fermée. Les fonds conservés à l’Ancien Arsenal ainsi que les ouvrages de la bibliothèque ne seront donc plus consultables. Pendant quelques mois, environ 25% des fonds seront inaccessibles et en particulier ceux relatifs à l’Ancien Régime et au XIXe siècle. Il ne sera plus possible de réserver des documents en ligne pendant cette période pour des raisons pratiques. Toutefois, la salle de consultation de la Terrassière restera ouverte (lundi 13h-17h et mardi 9h-17h) selon l’avancement du déménagement. Les demandes de recherches individuelles obtiendront des réponses selon la disponibilité des fonds d’archives. En principe, la salle de lecture de l’Hôtel des Archives pourra ouvrir très partiellement au mois de juin 2025.

  • « Séquence récit » : la préparation d’un déménagement hors du commun

Pour déménager 30 kilomètres linéaires de documents historiques, il est nécessaire d’anticiper et de préparer les archives pour leur transport. Ces travaux ont commencé en 2016. Vous trouverez l’histoire de ce travail de longue haleine en vue du déménagement sur la page “Préparation des fonds“.

 

#2 Lettre information Hôtel des Archives mai 2024

  • « Séquence impact »  : Quelles conséquences pour la consultation ?

Comme annoncé dans la lettre d’information #1, la salle de consultation sera fermée dès le 4 novembre prochain afin de commencer le déménagement des 30 kilomètres linéaires d’archives. Toutefois, la salle de consultation de la Terrassière restera ouverte (lundi 13h-17h et mardi 9h-17h) selon l’avancement du déménagement. Les demandes de recherches individuelles obtiendront des réponses selon la disponibilité des fonds d’archives. Selon les prévisions, la salle de lecture de l’Hôtel des Archives pourra ouvrir partiellement au mois de juin 2025.

Dès le 4 novembre 2024, la salle de consultation de l’Ancien Arsenal sera fermée. Les fonds conservés à l’Ancien Arsenal ainsi que les ouvrages de la bibliothèque ne seront plus consultables. Par conséquent, environ 25% des fonds seront inaccessibles et en particulier les fonds relatifs à l’Ancien Régime et au XIXe siècle. Il ne sera plus possible de réserver des documents en ligne pendant cette période. Toutefois, la salle de consultation de la Terrassière restera ouverte (lundi 13h-17h et mardi 9h-17h) en fonction de l’avancement du déménagement. Les demandes de recherches individuelles obtiendront des réponses selon la disponibilité des fonds d’archives. En principe, la salle de lecture de l’Hôtel des Archives pourra ouvrir partiellement au mois de juin 2025.

Les AEG vous invitent à une présentation publique de ce programme visant à sauvegarder un patrimoine unique,
en présence de l’atelier d’architecte Pont 12 et du maître d’ouvrage (Office cantonal des bâtiments – OCBA) :
  le mercredi 26 juin à 18h aux Archives d’Etat (1, rue de l’Hôtel-de-Ville).
RSVP jusqu’au 20 juin : archives@etat.ge.ch

Chantier en cours

Chantier en cours

  • « Séquence récit »  : Comment vont déménager les Archives d’Etat ?

En novembre 2024 va commencer le déménagement des 30 kilomètres linéaires conservés par les AEG. L’objectif du projet d’Hôtel des Archives est de préserver le patrimoine genevois selon la volonté du Conseil d’Etat et du Grand Conseil. Vous pourrez trouver sur la page “Un déménagement hors du commun” le récit de cette aventure.

 

#1 Lettre information Hôtel des Archives avril 2024

Les travaux de l’Hôtel des Archives à la rue de l’Ecole-de-Médecine vont bon train et la fin du chantier est prévue pour l’automne 2024. Par conséquent, pour permettre le déménagement des 30 kilomètres linéaires d’archives, la consultation d’une partie des documents sera momentanément interrompue dès le 4 novembre 2024. Une lettre d’information mensuelle sera adressée à toutes les personnes concernées. Elle est composée de deux parties: la première sur l’impact du déménagement pour le public et la consultation, la seconde sur les coulisses historiques du projet. Les informations seront affinées au fil des mois, de l’avancement du chantier puis de celui du déménagement. Vous retrouverez sur cette page toutes ces informations.

Nous conseillons à toutes les personnes intéressées de s’abonner à cette lettre d’information (archives@etat.ge.ch) et de diffuser largement ce premier message.

Dès le 4 novembre 2024, la salle de consultation de l’Ancien Arsenal sera fermée. Les fonds conservés à l’Ancien Arsenal ainsi que les ouvrages de la bibliothèque ne seront plus consultables. Par conséquent, environ 25% des fonds seront inaccessibles et en particulier les fonds relatifs à l’Ancien Régime et au XIXe siècle. Il ne sera plus possible de réserver des documents en ligne pendant cette période. Toutefois, la salle de consultation de la Terrassière restera ouverte (lundi 13h-17h et mardi 9h-17h) en fonction de l’avancement du déménagement. Les demandes de recherches individuelles obtiendront des réponses selon la disponibilité des fonds d’archives. En principe, la salle de lecture de l’Hôtel des Archives pourra ouvrir partiellement au mois de juin 2025.

Un déménagement hors du commun


Comment vont déménager les Archives d’Etat ?

En novembre 2024 va commencer le déménagement des 30 kilomètres linéaires conservés par les AEG. L’objectif du projet d’Hôtel des Archives est de préserver le patrimoine genevois selon la volonté du Conseil d’Etat et du Grand Conseil.

Une réinstallation d’une telle ampleur a peu d’équivalent en Suisse et à l’international. Les AEG préparent depuis 2016 les fonds d’archives en vue de leur transport : cette opération sera présentée dans la prochaine lettre d’information.

Une entreprise spécialisée procédera au déménagement avec l’ensemble du personnel des AEG. Les documents seront placés depuis leurs rayonnages de départ un à un sur des étagères roulantes qui seront ensuite protégées avec un papier d’emballage et embarquées dans les camions. Pendant deux ans, les archives seront chargées le matin et déchargées l’après-midi. L’emplacement de départ et d’arrivée de chaque boite ou registre est prévu à l’avance ; leur localisation géographique sera au fur et à mesure intégrée dans une base de données à l’arrivée.

Chaque bâtiment fait l’objet d’un programme de déménagement particulier de par leurs spécificités individuelles.

Pourquoi le déménagement durera-t-il deux ans ? Les documents doivent être manipulés avec précaution. Selon les estimations, quelque 150 mètres linéaires pourront être déménagés chaque jour. Dans l’Hôtel des Archives, 14 compartiments de dépôts, soit 7 par étage dotés de compactus, accueilleront les fonds. Les compactus ont été calibrés selon les formats et la matérialité des archives : profondeurs, hauteurs, fonctions.

Chaque compartiment doit tout d’abord être rempli à hauteur de 20%. Cette première étape franchie, il sera possible ensuite de gérer les contraintes climatiques liées aux documents et aux locaux.

Les AEG ont consacré près de 10 années de travail pour réussir à sauvegarder ce patrimoine unique de la République.

Départ des documents
Départ des documents
Arrivée des documents
Arrivée des documents

Préparation des fonds


La préparation d’un déménagement hors du commun

Pour déménager 30 kilomètres linéaires de documents historiques, il est nécessaire d’anticiper et de préparer les archives pour leur transport. Ces travaux ont commencé en 2016 par une formation en vue d’un premier récolement, à savoir un vaste programme d’identification de l’état des contenants présents dans les différents dépôts. Cette opération répondait à un objectif particulier : il ne s’agissait pas de donner une description intellectuelle des documents, mais bien d’obtenir une photographie des différents contenants qui les protègent. Quatre axes ont été définis: le contenant est-il adapté au contenu ? peut-il supporter les manipulations d’un déménagement ? est-il suffisamment identifié et quel est son état de propreté ? Les AEG ont donc établi une grille d’analyse et une méthodologie utilisées durant 8 années. Les collaboratrices et collaborateurs des AEG ont travaillé par binômes une demi-journée par semaine pendant neuf mois pour récoler l’ensemble des fonds.

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A partir des données récoltées lors de l’opération de récolement, les AEG ont effectué une analyse de leurs besoins pour les opérations de reconditionnement.

Le reconditionnement lui-même a commencé en 2017 et s’est achevé en 2024. Il s’est agi de reconditionner, d’étiqueter et d’identifier ce qui ne l’était pas. Les collaboratrices et collaborateurs ont continué à travailler selon la méthode mise en place pour le récolement. Contrairement à un travail ordinaire d’inventaire détaillé, les archivistes ont été confrontés à la masse.

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Plusieurs fonds ont nécessité un traitement et un suivi spécifiques. Ainsi, les archives de famille et les archives privées ont été réunies dans un étage unique et placées par ordre des cotes pour faciliter leur déménagement. La série des Titres et droits, à savoir les archives féodales, qui constituent en quelque sorte le registre foncier de la République sous l’Ancien Régime du XIIIe au XVIIIe siècles, a bénéficié du même traitement. Les 20’000 dossiers du fonds du Tuteur général ont notamment été mis en boite. Ou encore, une importante opération a visé les nombreux fichiers se trouvant dans tous les dépôts, tels que les fiches des passeports par exemple.

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Pour assurer les meilleures conditions possibles de préservation, des boites sur mesure ont été commandées pour certaines séries de registres.

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Un projet spécifique de reconditionnement a visé les plans roulés. Il a été nécessaire de commander des boites et des cartables sur mesure.

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Les AEG ont également effectué un récolement complet des ouvrages de la bibliothèque.AEG_Prep_fonds_10

Les contenants des fonds traités ont été dépoussiérés au fur et à mesure, ainsi que les registres et boites ne nécessitant pas de reconditionnement.

En chiffres

15 kilomètres de registres et de boites ont été étiquetés nécessitant la fabrication et le collage de milliers d’étiquettes ; 2’500 mètres linéaires ont été reconditionnés. Il a fallu déplacer 2’500 mètres linéaires d’archives.

Entre 2017 et 2024, près de 23’000 heures de travail ont été consacrées à la préparation du déménagement en mobilisant les ressources internes.

Dans la prochaine lettre d’information, les AEG présenteront le programme de reconditionnement des pièces historiques (P.H.), une collection de 900 parchemins.

Vous trouverez plus de détails ici : Hôtel des archives – Les Archives d’Etat de Genève (archives-etat-ge.ch)

 

 

 

 


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