Accueil | FAQ Historique

L’arbitrage de l’Alabama

Arbitrage de l’Alabama du 14 septembre 1872, il y a 150 ans à Genève

 L’histoire débute il y a longtemps et loin : la guerre de Sécession, conflit qui oppose aux Etats-Unis les Etats confédérés du sud à ceux du nord, débute en 1861. Pendant cette guerre, le gouvernement sudiste a fait construire en Angleterre des navires corsaires qui causent d’énormes dégâts au commerce nordiste. Le plus célèbre d’entre eux, l’Alabama, effectue plus de soixante prises de vaisseaux de commerce et autres bateaux de pêche avant d’être coulé le 19 juin 1864 au large de Cherbourg.

Une fois la guerre terminée, les Etats-Unis réclament des dommages et intérêts au gouvernement britannique. Le différend est soumis en juin 1872 à un tribunal arbitral institué par le Traité de Washington du 8 mai 1871 et la sentence est rendue à Genève le 14 septembre 1872. La Suisse constitue alors un îlot de paix au milieu d’une Europe troublée par plusieurs conflits, dont la guerre franco-prussienne de 1870. Cet arbitrage est une étape marquante dans le développement de la justice internationale et a contribué à l’émergence de Genève comme forum international.

La salle de l’Alabama

 Le tribunal arbitral a siégé à l’Hôtel de Ville de Genève, dans la salle qui depuis porte le nom de Salle de l’Alabama. Cette salle servait au 18e siècle de salle de festins, où étaient reçues les personnalités que la République voulait honorer. Dès 1794, c’est dans ces locaux que siègent le Tribunal révolutionnaire puis les tribunaux ordinaires avant de s’installer en 1856 au Palais de justice.

Dans cette même salle, huit ans avant l’Alabama, a eu lieu la signature de la première Convention de Genève pour les secours aux blessés, le 22 août 1864, à l’initiative d’Henry Dunant: la charte de la Croix-Rouge internationale était née, constituant ainsi le point de départ de la Genève internationale.

On trouve dans cette salle plusieurs objets qui sont témoins des événements qui y ont eu lieu :

  • Un tableau du peintre français Charles-Edouard Armand-Dumaresq qui met en scène la signature de la première Convention de Genève pour les secours aux blessés.
  • Une maquette du navire corsaire Alabama. Très fidèle reproduction, elle a été offerte à Genève en 2004 par un citoyen Américain établi dans le canton.
  • La charrue de la paix. Offerte à Genève après avoir été montrée à l’exposition de Paris de 1878, elle est composée de fusils et de deux sabres que des officiers américains avaient cédé lors d’un congrès pour la paix tenu en 1872 à Philadelphie par l’Universal Peace Union.
  • Une réplique en miniature de la Liberty Bell de Philadelphie. Cette cloche sonna l’ouverture de la première assemblée de la Société des Nations le 15 novembre 1920 à Genève, siège voulu par le Président américain Thomas Woodrow Wilson.
  • Plusieurs plaques en marbre. Elles sont fixées aux parois de la salle et évoquent des dates importantes, comme par exemple celle du Tribunal d’arbitrage de l’Alabama.

 

Traité de l'Alabama

CH AEG Alabama 1

Traité de l'Alabama

CH AEG Alabama 1

Maquette de l'Alabama