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Calvin et l’éducation


«Les escoles sont les fontaines d’humanité»1

Les questions liées à l’instruction publique ne datent pas d’aujourd’hui. Si la société contemporaine remet régulièrement en cause l’organisation des études, dont on ne compte plus les réformes, le Moyen Age connaissait déjà projets avortés et réalisations destinées à durer.

L’exposition évoque dans un premier temps l’instruction dans les murs de la Genève médiévale, soit le rôle joué par l’Eglise et par le pouvoir temporel, mais aussi par le mécénat privé.

Comme dans de nombreux autres domaines, la Réforme insuffle un renouveau dans le système éducatif. Guillaume Farel et Jean Calvin en particulier s’intéressent très tôt à l’éducation.

Affiche de l'exposition

En 1541, de retour d’exil, Jean Calvin présente dans les Ordonnances ecclésiastiques ses objectifs en matière d’éducation. Si on veut que la population adhère aux idées de la Réforme, il faut qu’elle soit instruite! Ainsi, Jean Calvin prévoit déjà dans ce texte qu’il «fauldra dresser collège pour instruiyre les enfans, affin de les préparer tant au ministère que gouvernement civil.»

Les documents conservés aux Archives d’Etat permettent de suivre avec précision les étapes de la construction du Collège dont on apprend par exemple que le fruit des amendes publiques était en partie voué à ce projet. On y découvre également l’organisation du collège, la discipline qui devait y régner, mais aussi les conditions à remplir pour devenir régent. Enfin, la lecture de l’Ordre du collège de Genève ramène le visiteur dans le présent. En effet, l’organisation de la cérémonie des promotions y est déjà décrite, événement majeur dans la vie des écoliers qui perdure encore de nos jours.

Pierre Flückiger
Archiviste d’Etat

Commissaire de l’exposition: Sandra Coram-Mekkey

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1 Opera Calvini, t. V, col. 625.
2 Jean CALVIN, Ordonnances ecclésiastiques, Genève, 1541.

1. Moyen Age, collège de Versonnex


Au Moyen Age, outre l’école épiscopale qui forme les clercs en latin et en théologie, Genève compte quelques maîtres privés qui enseignent la lecture, l’écriture et les rudiments du latin, mais seuls les enfants des plus riches familles peuvent accéder à cette éducation payante. Quant aux études supérieures, à défaut d’université, elles se font à l’étranger.

En 1365, à la demande du comte de Savoie Amédée VI, l’empereur Charles IV érige Genève en ville universitaire, où seront enseignés les sept arts libéraux, le droit canon, le droit civil, la théologie et la médecine. Il place maîtres et étudiants sous sa protection, les exemptant de tous impôts, taxes et autres contributions et nomme les comtes de Savoie conservateurs de la nouvelle institution et de ses privilèges. Craignant l’ingérence de ces derniers dans les affaires de la ville, l’évêque fait échouer le projet.

L’idée d’établir une université à Genève est reprise au début du XVe siècle par les évêques commendataires de la ville, Jean de Brogny et Jean de la Rochetaillée. Ce dernier obtient même l’autorisation du pape Martin V, mais, face à la réticence des représentants de la communauté, le projet n’aboutit pas non plus.

L’instruction du peuple, toutefois, fait partie des préoccupations des citoyens. Aussi, le 28 février 1428, en Conseil général, «a été ordonné de donner un lieu sur la place en dessous du couvent des frères mineurs pour héberger les classes qui s’y tiendront».

C’est grâce à la générosité d’un riche marchand de Genève qu’une école sera édifiée. Par acte du 30 janvier 1429, François de Versonnex donne à la communauté l’édifice qu’il a fait construire pour servir d’école, sous les conditions suivantes: chaque matin, les élèves devront dire un Notre Père et un Ave Maria pour le salut de l’âme du donateur, les maîtres et les recteurs devront prêter serment entre les mains des syndics de faire observer les règles par les élèves et il ne pourra être exigé des écoliers aucun émolument quelconque.

Si théoriquement les cours sont ouverts à tous, riches et pauvres, la réalité est sans doute assez différente, mais le taux de fréquentation de l’école partage aujourd’hui encore les historiens.

Quant aux genres, les filles sont cantonnées aux «petites écoles» et ne bénéficient que d’une instruction rudimentaire. Il en sera ainsi jusqu’en 1872, lorsqu’une école supérieure de jeunes filles sera créée.

En 1502, le Conseil se soucie de donner à l’école des statuts, réglementant les droits et les devoirs du recteur, des régents et des élèves. Devenue trop petite, l’école est également agrandie, puis, lors de la démolition des faubourgs en 1535, elle est transférée dans le couvent de Rive, abandonné par les franciscains.

AEG, P.H. 475
Donation de François de Versonnex. 30 janvier 1429 (AEG, P.H. 475)

In nomine Domini amen. (…) Honorabilis et providus Franciscus de Versonay, civis et mercator Geben., (…) cupiens (…) de bonis sibi a Deo creditis aliquid in pios et salutifferos usus exponere, subjungens, juxta sue considerationis intuitu, inter opera salutaria fuisse et esse scolasticam disciplinam per quam humana depellitur ignorancia et ad sapienciam disponitur, mores formantur, virtutes aquirentur, demum his mediantibus utriusque rei publicae cura feliciter exequitur et fovetur, (…) noviter construxerit et edifficaverit domum seu quoddam edifficium ad predictam scolasticam disciplinam deinceps perpetue per rectores scolarum gramatice, logice et ceterarum liberalium artium exercendam (…).

Au nom de Dieu, amen. (…) Honorable et prudent François de Versonnex, citoyen et marchand de Genève, (…) désirant (…) employer quelques uns des biens à lui confiés par Dieu à des usages pieux et salutaires, ajoutant que, à son avis, la discipline scolastique est une œuvre bienfaisante parce qu’elle chasse l’ignorance, dispose à la sagesse, forme les mœurs, confère des vertus, facilite et favorise la bonne administration des affaires publiques, (…) a nouvellement construit et édifié une maison ou édifice, pour l’exercice, dorénavant et à perpétuité, de la discipline scolastique par les recteurs des écoles de grammaire, de logique et autres arts libéraux (…).

2. 1536, arrivée de Jean Calvin


Jean Calvin naît à Noyon, en Picardie, le 10 juillet 1509. A l’âge de 14 ans, il est envoyé à Paris où il commence ses études. C’est là qu’il découvre la pensée humaniste et que Pierre Robert, dit Olivétan, l’initie aux idées réformées. D’abord destiné à la théologie par son père, ce dernier le pousse ensuite vers le droit, que Calvin part étudier à Orléans en 1528, puis à Bourges en 1529, où il poursuit parallèlement son développement religieux.

A la mort de son père en 1531, Calvin retourne à Paris et y continue ses études, en lettres. Il rédige le discours prononcé le 1er novembre 1533 par son ami Nicolas Cop, en sa qualité de recteur de l’Université, qui marque sa conversion définitive. Les idées qu’il y développe et la répression qui suit l’affaire des placards en 1534 le contraignent à quitter Paris.

AEG, Bibliothèque, 1411
Les vies de Jean Calvin et de Theodore de Beze mises en françois, Genève, 1681 (AEG, Bibliothèque, 1411)

Il se réfugie à Bâle, où il approfondit l’étude des écrits de Luther et élabore sa propre doctrine, qu’il expose dans son œuvre majeure, l’Institution de la religion chrétienne, dont la première édition, en latin, paraît en 1536.

Depuis Paris, où il est retourné pour régler des affaire familiales, Calvin veut ensuite se rendre à Strasbourg pour y continuer ses études. Mais la route étant fermée à cause de la guerre, il doit passer par Genève, où Guillaume Farel l’exhorte à rester pour l’assister à asseoir la Réforme qui vient d’être adoptée et à organiser la nouvelle Eglise.

Face à la réticence de Calvin, Farel insiste: «Vous n’avez point, lui dit-il, d’autre prétexte pour me refuser, que l’attachement que vous témoignez avoir pour vos études. Mais je vous annonce, au nom de Dieu tout puissant, que si vous ne partagez avec moi le saint ouvrage où je suis engagé, il ne bénira pas vos desseins, puisque vous préférez votre repos à Jésus-Christ». «Epouvanté» par cette injonction, Calvin reste à Genève.

  • Portrait de Jean Calvin. Peinture sur bois (Bibliothèque de Genève) [non reproduit]
  • Commentaires de Jehan Calvin sur le livre des Pseaumes, Genève, 1563 (BGE, GA 53*) [non reproduit]

3. Réforme, 1536-1538. Collège de Rive


Le 21 mai 1536, jour où la Réforme est adoptée en Conseil général, il est également décidé «que l’on tâche d’avoir un homme capable, que l’on le salarie assez pour qu’il puisse nourrir et instruire les pauvres, sans rien leur demander pour son salaire. Et que chacun soit tenu d’envoyer ses enfants à l’école et que tous les écoliers soient tenus d’aller faire résidence à la grande école, où seront le recteur et ses bacheliers».

En novembre, Farel propose en Conseil une série d’articles élaborés par les ministres sur l’administration de l’Eglise, qui seront approuvés le 16 janvier 1537. L’un des thèmes qui y sont développés est que l’établissement durable de la religion nouvelle doit passer par la diffusion des idées réformées auprès de la jeunesse.

Pour inculquer aux enfants l’essence de la Réforme, Calvin a élaboré un catéchisme, publié en français en 1537 à Genève. En 1542, il sera remplacé par une nouvelle version sous le titre Catéchisme, c’est-à-dire le formulaire d’instruire les enfants en la Chrétienté, fait en manière de dialogue, où le ministre interroge et l’enfant répond. En effet, l’ouvrage est conçu sous forme de questions/réponses et aborde cinq grands thèmes: les articles de la foi, les dix commandements, les oraisons, la parole de Dieu et les sacrements. Il contient également la manière d’interroger les enfants qui seront reçus à la Cène et un certain nombre de prières, dont «l’oraison pour dire avant d’étudier sa leçon à l’école».

AEG, Bibliothèque, 86/6/10
[A. Saunier], L’ordre et manière d’enseigner en la ville de Genève au collège, Genève, 1538
(AEG, Bibliothèque, 86/6/10)

En 1538, paraît L’ordre et manière d’enseigner en la ville de Genève au Collège. Les leçons débutent à 5 heures du matin et se terminent à 10 heures, heure du dîner. L’après-midi est consacré à revoir le programme du matin. Les écoliers apprennent le latin, le grec et l’hébreu, ainsi que le français, qui «(selon le jugement des gens savants) n’est pas du tout à mépriser». Le soir, les écoliers se réunissent dans la grande salle, où l’un d’eux récite à haute voix les dix commandements, en français, avec le Notre Père et les articles de la foi, après quoi tout le monde rentre souper.

Outre les matières enseignées au Collège, deux leçons sont données à la cathédrale. La première, en hébreu, tirée de l’Ancien Testament, est donnée conjointement par le lecteur qui «a l’office d’exposer littéralement chaque mot, chaque locution et la propriété du langage», et par Guillaume Farel qui «s’applique du tout à déclarer le vrai sens et doctrine spirituelle qu’on peut en tirer». La seconde leçon, en grec, tirée du Nouveau Testament, est donnée par Calvin.

Si le collège ne propose encore qu’un enseignement de niveau primaire et secondaire, centré sur la grammaire, les ambitions d’un enseignement supérieur sont exprimées ainsi dans L’ordre et manière d’enseigner : « Aussi nous espérons que le temps viendra, aidant le Seigneur Dieu, que nous enseignerons en rhétorique et dialectique, à savoir quand nos écoliers seront capables d’entendre ces sciences, après avoir passé ces premiers fondements ».

  • Articles des ministres genevois pour l’administration de l’Eglise. [Novembre 1536] (AEG, P.H. 1170) [non reproduit]
  • J. Calvin, Catéchisme, c’est-à-dire le formulaire d’instruire les enfants en la Chrétienté, fait en manière de dialogue, où le ministre interroge et l’enfant répond, Genève, 1553 (AEG, Bibliothèque, 2754) [non reproduit]

4. 1538-1541, banissement de Calvin


Le bannissement de Jean Calvin et de Guillaume Farel en avril 1538, et celui d’Antoine Saunier, régent du Collège, en décembre de la même année, pour avoir refusé d’administrer la Cène selon la liturgie bernoise, s’accompagne d’une baisse du niveau de l’enseignement et de la fréquentation de l’école.

La situation préoccupe les Bernois, qui écrivent au Conseil le 16 avril 1539 pour lui proposer un nouveau maître d’école. Peut-être s’agit-il de Claude de Chanisieu qui, quelques jours plus tard, présente au Conseil ses conditions pour prendre la tête de l’établissement.

Quoiqu’il en soit, sa candidature ne sera pas retenue et la viabilité du Collège semble alors compromise par l’incompétence et la brutalité de ses dirigeants.

AEG, P.H. 1213
Candidature de Claude Chanisieu comme recteur du Collège. 25 avril 1539 (AEG, P.H. 1213)

Les conditions, lesquelles Claude Chanisieu, du Dauphiné,
offre au Conseil de Messieurs de Genève

Premièrement, s’il est admis pour être recteur du Collège de Genève, qu’il ne soit point permis à autre de tenir école en autre lieu de la ville qu’au dit Collège.

Item, qu’il soit en lui, et par le conseil et bon avis des ministres de la dite cité de Genève, d’admettre et recevoir les régents et bacheliers. Semblablement, de faire leçons et prendre livres et auteurs pour lire au dit Collège, selon la capacité des écoliers.

Item, que le dit Collège soit franc et libre à tous les écoliers venant pour les recevoir, à sa discrétion, se soumettant à la peine du droit en cas que l’on fasse quelque chose qui ne se doit faire.

Item, que tout le Collège, avec ses appartenances, comme prés et autres, lui soient laissés, ainsi qu’au précédent recteur, maître Antoine Saunier, a été fait.

Item, que les gages lui soient donnés, ainsi qu’au dit Saunier, à savoir tous les ans cent écus d’or, payés en quatre termes, outre le salaire des enfants écoliers ordinairement payé.

Item, que pour recouvrer le salaire ordinaire des dits enfants par la ville, lui soient donnés un ou deux officiers pour cela faire.

Item que les dits seigneurs l’aideront à fournir des meubles pour son logement.

Du vingt-cinq avril mille cinq cent trente-neuf.
Claude Chanisieu

  • Lettre de Berne proposant un nouveau maître d’école à Genève. 16 avril 1539 (AE.G., P.H. 1224a/11) [non reproduit]

5. 1541-1556, retour de Calvin


En 1541, Calvin est rappelé à Genève. Dès son arrivée le 13 septembre, il expose au Conseil la nécessité de mettre de l’ordre dans les affaires de l’Eglise. Un groupe de travail est mis sur pied, constitué des ministres et de plusieurs conseillers. Très vite, ils élaborent une série d’articles, connus sous le nom d’«ordonnances ecclésiastiques», qui sont approuvés en Conseil général le 30 novembre.

Les ordonnances définissent quatre ministères au sein de l’Eglise et codifient les pratiques liturgiques en matière de prédication, de baptême, de mariage et d’eucharistie. En outre, considérant la théologie comme indispensable pour administrer l’Eglise, dont on ne peut pas profiter avant d’être d’abord «instruit aux langues et sciences humaines», sans compter qu’il «est besoin de susciter de la semence pour le temps à venir, affin de ne laisser l’Eglise déserte à nos enfants», les ordonnances statuent que «il faudra dresser Collège pour les instruire, affin de les préparer tant au ministère qu’au gouvernement civil».

AEG, P.H. 1384
Ordonnances ecclésiastiques. 20 novembre 1541 (AEG, P.H. 1384)

L’ordre qu’on devra tenir envers les petits enfants

Que tous les citoyens, habitants aient à mener ou envoyer leurs enfants le dimanche, à midi, au catéchisme dont il a été parlé.

Qu’il y ait un certain formulaire composé, sur lequel on les instruise, et que avec la doctrine qu’on leur donnera, qu’on les interroge de ce qu’il aura été dit, pour voir s’ils l’auront bien entendu et retenu.

Quant un enfant sera suffisamment instruit pour se passer du catéchisme, qu’il récite solennellement la somme de ce qui y sera contenu et ainsi qu’il fasse comme une profession de sa chrétienté en présence de l’Eglise [assemblée des fidèles].

Avant d’avoir fait cela, que nul enfant ne soit admis à recevoir la Cène et qu’on avertisse les parents de ne pas les amener avant qu’il soit temps, car c’est chose fort périlleuse, tant pour les enfants que pour les pères, de les ingérer sans bonne et suffisante instruction, pour connaître laquelle il est besoin d’utiliser cet ordre.

Afin qu’il n’y ait faute, qu’il soit ordonné que les enfants qui vont à l’école s’assemblent là, avant douze heures, et que les maîtres les mènent par bon ordre en chaque paroisse.

Les autres, que leur père les envoient ou fasse conduire. Et afin qu’il y ait moins de confusion, qu’on observe, autant que faire se pourra, la distinction des paroisses en cet endroit, comme il a été dit ci-dessus des sacrements.

Que ceux qui contreviendront soient appelés devant la Compagnie des anciens ou commis. Et s’ils ne veulent obtempérer à bon conseil, qu’il en soit fait rapport à la Seigneurie.

Pour aviser lesquels feront leur devoir ou non, que les susdits commis aient l’œil dessus pour s’en donner garde.

Dans le but de mieux inciter le peuple à prier et à louer Dieu, les ordonnances ecclésiastiques préconisent la pratique du chant ecclésiastique pour tous, même si, «pour le commencement, on apprendra les petits enfants, puis, avec le temps, toute l’Eglise [assemblée des fidèles] pourra suivre».

Aussi, dès 1542, le chant des psaumes est enseigné aux enfants et paraît, à Genève, La forme des prières et chants ecclésiastiques, avec la manière d’administrer les sacrements & consacrer le mariage selon la coutume de l’Eglise ancienne. Cet ouvrage contient 35 psaumes ainsi que le cantique de Siméon, le Notre Père, le Credo et le Décalogue, avec leur mélodie, versifiés en français par Calvin et Clément Marot.

  • [J. Calvin], La forme des prières et chants ecclésiastiques, avec la manière d’administrer les sacrements & consacrer le mariage selon la coutume de l’Eglise ancienne, [Genève], 1542 (AEG, Bibliothèque, 2617) [non reproduit]

6. 1556-1559, vers un nouveau collège


Après le retour de Calvin, sous des régents compétents, le Collège est redevenu prospère, mais l’ancien couvent est délabré et trop exigu, ce dont Calvin se plaint au Conseil en 1556. La question est cependant repoussée en raison des troubles civils et des menaces extérieures.

En janvier 1558, le Conseil ordonne que les commis aux forteresses choisissent le lieu le plus propice pour construire un nouveau Collège et qu’un plan en soit dressé. Au mois de mars, les syndics se rendent sur place avec les maçons et les charpentiers, y convoquant également «Calvin (…) et autres gens d’esprit, pour bien comprendre l’édifice». Le lieu choisi, adossé à la colline Saint-Antoine et dominant le quartier de Rive, a l’avantage d’être «bien aéré, pour être allègre et salubre aux étudiants». C’est donc là qu’il est décidé, le 28 mars, de bâtir six classes.

Les finances publiques, très sollicitées pour la défense de la ville, sont insuffisantes pour mener à bien le projet. Les autorités font appel à la générosité de la population, en commandant aux notaires «quand ils recevront des testaments, qu’ils exhortent et induisent les testateurs à léguer et à donner pour la fondation du Collège». Le peuple y répond favorablement, à l’instar de l’imprimeur Robert Estienne, qui lègue la somme de 150 livres pour l’édification du Collège. Les recettes des amendes sont également affectées à la construction de l’établissement. Malgré cela, les travaux tardent et ne seront achevés qu’en 1562.

AEG, Instruction publique A 1
Livre des affaires du Collège (AEG, Instruction publique A 1)

L’argent, reçu l’an 1559 des legs et donations faites pour la fondation du collège, réduit en l’arche ferrée [coffre en fer] ordonnée pour la garde du dit argent, de laquelle le recteur porte une clé, les autres deux sont en la Chambre des comptes.

Premièrement, le samedi 27 mai mille cinq cent cinquante neuf, a été réduit en l’arche du collège la somme de dix livres tournois, reçue par les mains de respectable François Lenfant, exécuteur du testament de feu respectable Claude Du Pont, ministre, pour un legs par le dit Du Pont fait, de la somme au contenu de son dit testament reçu par égrège Jean Ragueau, notaire de cette cité, le 2 février, an présent 1559, valant les dites livres ff. 20, s. 10, d. 0.

Plus, le mercredi 14 juin 1559, a été reçu, du legs fait par feu noble Etienne Faye, dit sieur de La Tour, bourgeois de Genève, contenu en l’instrument de son testament, reçu par égrège Jean Ragueau, notaire et bourgeois, le 6 janvier 1559, par les mains de respectable Jean Maccard, ministre et bourgeois de cette cité, et M. François Du Pont, exécuteurs du dit testament, la somme de cinquante écus soleil, de laquelle somme leur a été fait quittance sur le dit testament.

Plus, le lundi 3 juillet 1559, a été reçu, pour un legs fait par feu Jean Piccard, contenu en sont testament, signé par Tourtelon l’an 1558, 2 septembre, la somme de vingt livres tournois, par les mains toutefois de M. Arnaud de Bremond, de quoi lui a été fait quittance sur le dit testament, valent ff. 41, s. 8, d. 0.

  • Testament de Robert Estienne. 5 septembre 1559 (AEG, Notaire Jean Ragueau, vol. 3, p. 186) [non reproduit]

7. Le Collège de Genève, les bâtiments


Le bâtiment commencé le 28 mars 1558 constitue un vaste édifice rectangulaire, flanqué d’un escalier à double rampe reposant sur des arcades. Au rez-de chaussée, il y a cinq salles de classe destinées à l’instruction des collégiens. A l’étage se trouve la salle commune, où ceux-là se retrouvent en fin de journée. C’est également là que se tient à l’origine une partie des cours de l’Académie. Au début du XVIIIe siècle, on y installera la bibliothèque, qui sera par la suite transférée aux Bastions, à la fin du siècle suivant.

C’est en 1560 que débute la construction de l’aile sud. Le rez-de-chaussée abrite trois salles de classe. Au centre de la façade, un escalier permet d’accéder aux étages, réservés au logement du recteur et des professeurs.

En 1569, des ormes et des tilleuls sont plantés dans la cour du Collège, où l’on installe également une fontaine en 1606. Dans l’ensemble, toutefois, l’aspect du Collège ne changera guère jusqu’au XIXe siècle.

AEG, Archives privées 247/XII/1
Le Collège de Genève. Gravure de Pierre Escuyer, 1822 (AEG, Archives privées 247/XII/1, planche 14)

  • Le Collège de Genève. Plan Billon, 1726 (AEG, Bibliothèque, C 19/1) [non reproduit]

8. La fondation


Parallèlement à l’édification des bâtiments, les statuts du nouvel établissement sont en cours d’élaboration. Ils sont promulgués le 5 juin 1559 à Saint-Pierre, à l’occasion d’une cérémonie solennelle, durant laquelle le recteur prête également serment.

Ce jour-là, les syndics et membres des Conseils, entourés de la Compagnie des pasteurs, des régents, des professeurs et des écoliers, se rassemblent à la cathédrale. Après un discours prononcé par Calvin, le secrétaire du Conseil lit le règlement de l’établissement, l’Ordre du Collège de Genève, ainsi que la confession de foi à faire jurer par les écoliers et le serment à faire prêter par les régents et les professeurs. Il proclame ensuite les noms des enseignants et du recteur, Théodore de Bèze, lequel est invité à prendre la parole.

AEG, Bibliothèque, 86/El/24
Discours de Théodore de Bèze lors de l’inauguration du Collège. 5 juin 1559
(AEG, Bibliothèque, 86/El/24)

Dans son exposé, Théodore de Bèze insiste avant tout sur l’utilité des études: «(…) les écoles n’ont pas pris naissance par hasard, sorties de rien et seulement depuis quelques siècles (…). Grâce à elles, par une très heureuse métamorphose, des souches, des êtres sauvages, de vraies bêtes des champs se sont transformés en hommes doués de raison et d’intelligence».

A l’issue du discours de Théodore de Bèze, Calvin reprend la parole pour rendre grâce et remercier les autorités, avant de congédier l’assemblée.

  • Fondation du Collège. Registre du Conseil. 5 juin 1559 (AEG, R.C. 55, fol. 53v°) [non reproduit]
  • Portrait de Théodore de Bèze (1519-1605). Huile sur bois. 1577 (Musée historique de la Réforme, Genève) [non reproduit]

9. L’organisation


La nouvelle institution, régie par l’Ordre du Collège de Genève, sous l’autorité du recteur, propose à la fois un enseignement primaire, secondaire et supérieur, regroupant le Collège et l’Académie, soit l’Université.

L’éducation primaire et secondaire comporte sept classes. En septième, les écoliers apprennent à lire et à écrire, en français et en latin. En sixième, ils commencent à étudier les déclinaisons et la conjugaison, suivies par la syntaxe en cinquième. En quatrième, ils abordent le grec, qu’ils poursuivent en troisième, en plus de l’apprentissage de la grammaire. La deuxième est consacrée à l’histoire et aux rudiments de la dialectique, que les étudiants perfectionnent en première, avec la rhétorique. Cet enseignement est assuré par des régents, sous la direction du principal.

Une huitième classe est créée en 1576, puis une neuvième en 1579. Il n’y a pas de grand changement jusqu’au XVIIIe siècle, lorsque l’étude de la géographie est introduite dans le cursus scolaire en 1740.

En 1774, Horace-Bénédict de Saussure propose des modifications profondes des méthodes d’enseignement et l’introduction de l’étude de branches nouvelles, notamment scientifiques. Si la grammaire française et l’arithmétique sont inscrites au programme en 1790, l’essentiel des réformes, toutefois, ne sera introduit qu’au début du XIXe siècle.

L’instruction supérieure est donnée par des professeurs: un pour le grec, un pour l’hébreu, un pour les arts (soit les lettres et les sciences) et deux pour la théologie. Outre sa charge de recteur, Théodore de Bèze est professeur de grec et de théologie, qu’il enseigne en alternance avec Calvin.

Cet enseignement est complété en 1565 par la création de deux chaires de droit, «affin que tant qu’il sera possible cette Université s’avance». Dès 1567, l’Académie propose des cours de médecine, mais ce n’est qu’au XVIIIe siècle que cette discipline verra l’officialisation de son enseignement.

AEG, Bibliothèque, 530
Ordre du Collège de Genève. 1559
(AEG, Bibliothèque, 530)

Le lundi, mardi, jeudi et vendredi, les élèves du Collège se rassemblent à 6 heures du matin en été. Après la prière et l’appel, ils étudient jusqu’à 7 heures et demie. Il ont ensuite une demi-heure pour déjeuner, «sans bruit et avec prières», avant de reprendre les cours de 8 à 9 heures. En hiver, ils travaillent de 7 à 9 heures, «sans que le déjeuner rompe la leçon, en étant pris légèrement, durant que les enfants diront leur texte». A 9 heures, ils quittent le Collège, après avoir récité l’oraison dominicale. Ils y retournent à 11 heures et s’exercent au chant des psaumes jusqu’à 12 heures, suivi d’une leçon jusqu’à 13 heures. Puis ils ont une heure consacrée «en partie à goûter, sans tumulte, (…) en partie aussi à écrire ou à vaquer à leurs études».

Ils étudient à nouveau de 14 à 16 heures, heure à laquelle, au son de la cloche, ils se rassemblent dans la salle commune. Là, s’il y a lieu, les punitions sont administrées publiquement. Ensuite, trois écoliers récitent, en français, le Pater Noster, la confession de foi et les dix commandements, après quoi le principal relâche tous les élèves en les bénissant.

Le mercredi et le samedi, il n’y a pas de leçons. Le mercredi matin, les enfants vont au temple écouter le sermon. Après dîner, ils travaillent pendant une heure, de 11 à 12 heures. Suit une longue pause, de 12 à 15 heures, pendant laquelle ils peuvent «s’ébattre, (…) mais que ce soit sans licence dissolue», avant de reprendre le travail pour une heure, jusqu’à 16 heures. Le samedi matin, ils révisent ce qu’ils ont vu pendant la semaine. L’après-midi, ils débattent pendant une heure. Ils ont ensuite congé jusqu’à 15 heures. Et de 15 à 16 heures, ils récitent ce qui sera traité au catéchisme du lendemain.

Le dimanche, enfin, ils vont aux deux sermons du matin et à celui de l’après-midi, ainsi qu’au catéchisme.

  • Croquis à la plume par l’étudiant Jacques Bourgoin de Théodore de Bèze (en haut) et de Jean Calvin (en bas) (BGE) [non reproduit]
  • Aquarelle préparatoire d’Edouard Elzingre «Calvin fonde le Collège, 1559» (AEG, Archves privées 279.17) [non reproduit]

10. Les régents


Le rôle des régents est d’instruire les enfants qui leur sont confiés. Ils doivent notamment «expliquer fidèlement» les matières étudiées, avec une «gravité modérée», et sans «invectives» à l’encontre des auteurs abordés. Mais surtout, ils doivent leur inculquer l’amour de Dieu et la haine des vices. Ils sont également appelés à discipliner les écoliers, à les tenir en silence, à les reprendre et à les châtier.

Concernant la nomination des régents, l’Ordre du Collège de Genève statue qu’il revient aux ministres et aux professeurs de les élire et de les présenter au syndics et au Conseil, «pour être acceptés et confirmés selon leur bon plaisir».

Avant leur élection, les candidats sont soumis à des épreuves, dont la difficulté varie en fonction de la classe à enseigner. La première de ces épreuves est un examen écrit, consistant à traduire des passages d’auteurs français en grec et en latin, ainsi qu’à interpréter un auteur grec et un auteur latin.

La deuxième est un examen oral, dit «à livre ouvert» (ad aperturam libri), public, passé devant la Compagnie des pasteurs, en présence des membres du Conseil qui souhaitent y assister. Le modérateur, après consultation de ses collègues, détermine les passages des auteurs grecs et latins à interpréter, au hasard, à l’aide d’une épingle. Les candidats sont également interrogés sur le catéchisme.

La troisième épreuve consiste en un examen pratique. Les candidats sont tenus de diriger la classe pendant une journée au moins, en présence de membres de la Compagnie des pasteurs. Ils doivent composer un thème sur un sujet, donné au moment de rentrer en classe, et le faire traduire par tous les élèves, avant de le corriger à haute voix.

Une fois ces trois épreuves passées, les candidats sont soumis au grabeau, soit à l’examen de leur vie privée et publique. Si celle-ci est jugée satisfaisante, le candidat est proposé au Conseil, à qui il revient de l’accepter ou de le refuser. S’il est agréé, le candidat est nommé régent et prête le serment suivant devant le Conseil:

«Je promets et jure de m’acquitter loyalement de la charge qui m’est commise, à savoir de travailler pour l’instruction des enfants et auditeurs, de faire les lectures qui me sont ordonnées par les statuts de nos seigneurs et supérieurs. Et, en général, de mettre peine que l’école soit conduite en bon ordre. Et de procurer selon qu’il me sera possible (comme j’espère que Dieu m’en fera la grâce) que les écoliers vivent paisiblement, en toute modestie et honnêteté, à l’honneur de Dieu, et au profit et repos de la ville».

Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, le grabeau n’est pas seulement pratiqué à l’occasion des candidatures au poste de régent, mais a lieu chaque année pour examiner les mœurs et l’aptitude des régents.

AEG, Cp. Past. R 18
Grabeau des régents. 8 avril 1701 (AEG, Cp. Past. R 18, p. 222-223)

Mr Badolet et sa classe 2e classe

Mr Badolet manque de gravité, ce qui fait qu’il est méprisé par les écoliers. Le français de ses versions et de ses thèmes n’est pas bon. Il a une très grande lenteur en enseignant, ce qui ne peut que rebuter les écoliers. Il ne les reprend pas quand ils manquent à la quantité, ce qui donne lieu de croire qu’il n’entend [ne comprend] pas bien la prosodie. Pour abréger les infractions dans la piété, qu’il doit faire le samedi, il fait lire les Métamorphoses d’Ovide, dans l’explication desquelles il n’a pas fait paraître toute l’habileté que l’on pourrait souhaiter.

  • Examen d’un candidat comme régent. 1er, 5 et 8 juin 1708 (AEG, Cp Past. R 19, p. 292) [non reproduit]

11. La discipline


A lire les Registres du Conseil et de la Compagnie des pasteurs, les collégiens du XVIe siècle n’étaient ni plus ni moins indisciplinés qu’aujourd’hui.

L’une des tâches des régents est de reprendre les «rebelles ou nonchalants» et de les punir selon leurs démérites, par des châtiments corporels, essentiellement le fouet. C’est à la fin des cours, à 16 heures, lorsque les écoliers se réunissent dans la salle commune, que sont réprimandés publiquement les «délits notables», avec une «gravité modérée», recommandée par l’Ordre du Collège de Genève.

Il arrive pourtant que les régents perdent leur calme et en viennent à battre et à blesser les enfants, parfois grièvement. De tels cas sont portés devant la Compagnie des pasteurs, voire devant le Conseil.

D’autres régents, au contraire, ne parviennent pas à tenir leur classe, et la Compagnie des pasteurs les exhorte régulièrement à exercer la discipline avec plus de rigueur.

AEG, Placards 11
Placard contre les élèves du Collège. 10 octobre 1795 (AEG, Placards 11, n° 1435)

Si la discipline au sein du Collège est un objet de préoccupation, l’école buissonnière l’est tout autant. De nombreux écoliers, au lieu d’aller au cours ou au catéchisme, préfèrent traîner dans les rues, jouer et se chamailler, pouvant causer de grands désordres, aussi bien des dégâts matériels que parfois même des victimes:

«(…) les enfants du Collège se battent depuis quelque temps à coups de manteaux et de mouchoirs, au bout desquels quelques-uns mettent des pierres, de quoi un enfant est mort ces jours passés»3.

En raison de la faiblesse de certains régents, la Compagnie tente, dès le début du XVIIe siècle, de créer un poste de correcteur, chargé d’exécuter les punitions décidées par les régents, mais le Conseil s’y oppose.

Dans la seconde moitié du siècle, un régent abandonne les châtiments corporels au profit de la méthode du pensum4, qui est alors censurée par la Compagnie des pasteurs, mais qui sera finalement adoptée au début du XIXe siècle.

Aussi les autorités interviennent-elles régulièrement en publiant et en affichant des placards, «afin que personne n’en prétexte cause d’ignorance», défendant aux enfants de jouer, appelant les parents à mieux les encadrer et commandant à la police de veiller à l’exécution des ordonnances.

D’autre part, afin d’éviter que «les enfants du Collège sortent à tout propos, sans licence», il est arrêté, en 1563, de construire un petit logis à la porte de l’établissement et d’y établir un portier.

  • Plaintes au Conseil pour brutalité. 28 novembre 1580 (AEG, R.C. 75, fol. 214) [non reproduit]

12. Les promotions


L’année scolaire se termine par un examen, qui détermine le passage à la classe supérieure. Il s’agit d’un thème, soit la traduction d’un texte français en latin. A l’origine, le thème est le même pour tous, des élèves de la septième classe aux élèves de la première classe, qu’ils ont 5 heures pour traduire, «chacun selon sa portée».

Pour remédier aux inégalités ainsi causées, l’Ordre du Collège de Genève est modifié en 1576. Les élèves des deux premières classes ont un texte supplémentaire, à traiter tant en prose qu’en vers, aussi bien en français qu’en latin. Quant aux élèves des deux dernières classes, ils ne doivent traduire qu’une partie du thème seulement.

AEG, Bibliothèque, 3313/11
Thème de fin d’année. 1711 (AEG, Bibliothèque, 3313/11)

Si le but du thème est avant tout de déterminer la promotion des élèves au degré suivant, il permet également de récompenser les meilleurs d’entre eux, au moyen de «quelque petite étrenne, de tel prix qu’il plaira à Messieurs», qui leur est remise publiquement par un syndic ou un conseiller le jour des promotions. Les prix sont initialement distribués en espèces, avant d’être remplacés par des médailles d’argent dès 1600.

Le terme de promotions désigne la cérémonie qui marque la fin de l’année scolaire, minutieusement décrite dans l’Ordre du Collège de Genève. Elle a lieu le 1er mai, sauf si ce jour-là tombe un dimanche, auquel cas elle est renvoyée au lendemain.

Rassemblés dans la cour du Collège, les élèves quittent celle-ci en cortège pour aller défiler devant les syndics, les conseillers et les membres de la Compagnie des pasteurs, réunis devant l’Hôtel de Ville, avant de se rendre à la cathédrale Saint-Pierre. Là, l’orgue se met à jouer tandis que les élèves se placent par classes devant l’estrade, sur laquelle viennent ensuite s’installer les autorités.

La cérémonie débute par une prière prononcée par le modérateur de la Compagnie des pasteurs. Suit un discours du recteur, puis ceux de deux professeurs. Vient ensuite la harangue de l’élève de première ou deuxième qui a fait le meilleur thème.

Puis, le principal proclame le nom des élèves promus d’une classe à l’autre. Après cela, le recteur appelle les plus méritants, qui viennent sur l’estrade chercher leur prix.

Le recteur reprend ensuite la parole pour «louer iceux écoliers, pour leur donner meilleur courage, et afin que les autres, à l’exemple de ceux-là, soient incités à bien étudier», suivi par le modérateur de la Compagnie des pasteurs, qui, après une prière, bénit l’assemblée, clôturant ainsi la cérémonie.

  • Ordre du Collège de Genève. 1559 (AEG, Bibliothèque, 530) [non reproduit]

13. Bibliographie sommaire


BÉTANT, E.-A., Notice sur le collège de Rive, Genève, 1866
BORGEAUD, C., Histoire de l’Université de Genève, l’Académie de Calvin, 1559-1798, Genève, 1900
DERABOURS, F., Les escholiers de Genève au XVIe siècle, Genève, 1909
Collège de Genève: 1559-1959 (Le), Genève, 1959
Histoire du collège de Genève, Genève, 1896
MONNOYEUR, P., Le collège Calvin. Histoire d’une architecture. XVIe-XXe siècle, Genève, 2009
ROUSSY, A.-E., Le collège de Genève de 1558 à 1562, Genève, 1953
THÉVENAZ, L.-J., Notice historique sur l’ancien collège de Genève, Genève, 1900
ZIEGLER (DE), H., Le Collège de Genève, 1933.


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