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Église russe de Genève


Introduction
Une ville

Avec la révolution de 1846, Genève se libère de ses fortifications et se dote d’une nouvelle constitution faisant notamment place à la liberté de culte. Désireuses d’incarner cet idéal de tolérance religieuse, les autorités offrent alors aux différentes confessions des parcelles sur les terrains des anciennes fortifications pour élever des bâtiments de culte.

Genève voit ainsi s’élever une église catholique, Notre-Dame (1852-1857), une église anglicane (1853), une synagogue (1859), un temple maçonnique (1858-1859) et, finalement, l’église orthodoxe russe (1864-1866). Cette période très souple en matière confessionnelle se referme cependant rapidement. Dès la fin des années 1860, Genève voit s’allumer les premiers feux du Kulturkampf.

Affiche de l'exposition
Affiche de l’exposition

Une communauté

C’est dans ce contexte qu’une petite communauté russe se développe dès le milieu du XIXe siècle à Genève et dans ses environs. Il s’agit d’abord de diplomates, d’anciens généraux et de membres de l’aristocratie; puis viennent des ingénieurs, des fonctionnaires, parfois installés sur place, plus souvent touristes ou clients des stations thermales, ainsi que de très nombreux étudiant(e)s fréquentant les pensions genevoises ou l’université, suivis des activistes de gauche et futurs révolutionnaires.

Les événements de 1917 transforment la communauté. Très mouvante au XIXe siècle, elle est contrainte de s’enraciner dans la durée. L’église est souvent le seul lien qui demeure avec le pays et ceux qui y sont restés. C’est ainsi que l’histoire de la communauté orthodoxe de Genève est mêlée à celle de la Russie, de l’Europe, de la lutte contre le communisme, mais aussi à l’histoire régionale. Cet ancrage lui donne une identité forte, une âme à la fois russe et genevoise.

Une église

Installés dès 1854 dans une villa du quartier des Eaux-Vives, les locaux se révèlent vite trop exigus. Une demande pour construire un bâtiment plus adapté est rapidement déposée devant le Grand Conseil, qui vote le 16 septembre 1863 l’octroi d’un terrain pour la construction d’une «chapelle du culte grec» sur ce qui était encore le désert du plateau des Tranchées.

Financée par des dons provenant de toute la Russie et de la diaspora, la construction commence en 1864 selon les plans élaborés par David Grimm, professeur d’architecture à l’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Le bâtiment incarne un style russe propre au XIXe siècle, s’inspirant à la fois de l’architecture moscovite des XVIe-XVIIe siècles et de l’art byzantin. L’église est consacrée en septembre 1866 sous le nom d’église de l’Exaltation de la Sainte-Croix.

CIG Eglise russe

Vue de l’église russe vers l’époque de sa consécration (BGE-CIG Centre d’iconographie genevoise)

01 Genève sans sa couronne


Là où les textes laissent supposer une enceinte entourant la cité dès l’an mille, l’archéologie l’atteste à partir des XIe-XIIe siècles. De l’enceinte médiévale protégeant la cité épiscopale des convoitises de la Maison de Savoie, puis de la France et du Duché de Savoie, on passe aux fortifications bastionnées assurant la défense de la Rome protestante. Lorsqu’elle rejoint la Confédération en 1815, Genève dispose de l’un des plus vastes réseaux de fortifications jamais construits en Suisse.

Imaginer la ville sans sa couronne de murailles relève de l’impensable, après des siècles passés à vivre derrière cette protection. Pourtant, de tout temps, l’économie et la démographie n’ont cessé de buter contre cette barrière physique et sociale. Au début du XIXe siècle, cette pression est plus forte que jamais. Le développement des faubourgs à l’extérieur des fortifications ouvre la discussion dès la Restauration. Pourtant, le poids de la tradition est tel que les inévitables décisions se trouvent sans cesse reportées. Ces réflexions ne sont néanmoins pas inutiles, l’idée fait lentement son chemin. Le dossier en est là lorsqu’à la suite de la révolution de 1846 il est repris par le nouveau régime.

L’abandon de cet élément architectural majeur faisant partie de l’image de Genève depuis des siècles ne va malgré tout pas de soi. Dans les projets qui se succèdent entre l’ouverture des discussions en 1847 et le vote du 15 septembre 1849, l’évolution se fera par étapes, d’un abandon partiel à une destruction complète. Le régime fazyste signe le dernier acte d’une évolution qui aura pris près de 50 ans. Pour la première fois depuis plus de 1000 ans, Genève est libérée de ses fortifications.

CH AEG Archives privées 247/V/23

Plan des fortifications de la ville de Genève, planche tirée de Platte grond van de Stadt Geneve met deszelfs nieuwe werken, Covens et Mortier, Amsterdam, seconde partie du XVIIIe siècle (CH AEG Archives privées 247/V/23)

02 Un sang neuf dans des artères nouvelles


La destruction des fortifications rend disponible une superficie plus grande que celle de la ville. Cet espace étant placé entre cette dernière et les faubourgs, il ne s’agit pas seulement de définir un futur bâti, mais également la manière dont s’effectueront les jonctions avec les constructions qui se dressent de part et d’autre.

Ces travaux entraînent une transformation de la ville, qui se dote de nouveaux quartiers sur sa couronne, comme ceux des Tranchées et de la Bourse, mais aussi d’édifices publics tels que l’Hôpital cantonal (1856), le Conservatoire de musique (1858), la future Université de Genève (1868-1873), le Muséum d’histoire naturelle (1872), le Grand Théâtre (1874-1879), les écoles d’horlogerie, de médecine et de chimie (1870-1880).

Ce sont également des transformations au sein de l’agglomération, avec la percée de nouvelles rues et de boulevards, la création de parcs et promenades comme le square du Mont-Blanc et le Jardin anglais lié à la construction de l’Hôtel Métropole (1852-1854), l’aménagement de la rade et des quais, la construction des ponts de la Coulouvrenière (1857) et du Mont-Blanc (1861-1862).

C’est aussi l’avènement des transports publics, avec la construction de la gare Cornavin (1854-1858) et la mise en place d’un réseau de tramways hippomobiles (1862).

Ces modifications physiques de l’espace urbain entraînent une transformation sociale en profondeur de la ville, qui double sa population entre 1843 et 1910. Le développement est particulièrement impressionnant dans les communes suburbaines de Plainpalais, des Eaux-Vives et du Petit-Saconnex, qui multiplient jusqu’à 10 fois leur population, avec pour conséquence que lors du recensement de 1860, les catholiques sont pour la première fois plus nombreux que les protestants sur le territoire genevois.

CH AEG Archives privées 247/II/2

Vue de Genève prise au-dessus du Palais électoral. Planche tirée de La Suisse à vol d’oiseau – Genève, par A. Guesdon, vers 1858 (CH AEG Archives privées 247/II/2)

03 La liberté de culte: entre Réforme et Kulturkampf


De l’instauration de la Réforme jusqu’au milieu du XIXe siècle, le protestantisme s’impose comme l’un des fondements de l’identité genevoise. Autant dire qu’en 1815 le rattachement des Communes réunies, dont les populations sont majoritairement catholiques, ne va pas sans mal. Les traités de Vienne (1815) et de Turin (1816) donnent des garanties à des communautés protestantes et catholiques séparées par une extrême méfiance, les uns craignant d’être envahis, les autres d’être convertis. La situation impose une mixité religieuse source de tensions.

Le gouvernement conservateur issu de la Restauration est contraint à des concessions sous la pression de la réalité. Celles-ci sont cependant trop faibles et trop lentes pour être en phase avec l’esprit du temps. Les révolutions radicales de 1842 et 1846 sont une brutale remise à niveau. La Constitution genevoise de 1847 qui en découle comprend notamment à l’article 10 la déclaration suivante: «La liberté des cultes est garantie. Chacun d’eux a droit à une égale protection de la part de l’État.»

Affirmation de cet idéal de tolérance religieuse, le Conseil d’État offre aux communautés religieuses des terrains récupérés sur l’espace jusqu’alors occupé par les fortifications. C’est ainsi que l’on assiste à la construction d’une seconde église catholique, la basilique Notre-Dame (1852-1857), de la chapelle anglicane (1853), de la synagogue (1859), du Temple unique franc-maçon (1858-1859) – qui deviendra l’église du Sacré-Coeur en 1873 – et de l’église orthodoxe russe (1863-1866).

Cette période très souple en matière confessionnelle se referme cependant. Le Kulturkampf qui démarre à Genève dès 1870 va rendre pour longtemps impossible une politique telle que celle menée par les radicaux pendant les deux décennies 1848-1868.

CH AEG R.A.C. 3

Constitution de la République et canton de Genève figurant dans les registres de l’Assemblée constituante de 1847 (CH AEG R.A.C. 3)

04 Idée de la construction d’une église à Genève


Une église orthodoxe russe existait depuis 1817 à Berne. En 1854, elle fut déplacée à Genève dans une maison du quartier des Eaux-Vives. Celle-ci se révèle vite inadaptée aux besoins de la communauté orthodoxe. Les responsables locaux songent alors à un nouveau bâtiment.

Extrait de la lettre du prêtre Athanase Pétroff du 6/18 novembre 1860 sur la nécessité d’une église russe: «[…] les enfants qui obtiennent à Genève et dans ses alentours une éducation étrangère s’éloignent et oublient tout ce qui est russe […] le seul intermédiaire qui reste entre eux et la Patrie est le prêtre russe […] ces dizaines de garçons et de filles ont aujourd’hui vocation à devenir membres de l’État russe, mères de familles russes, gouverneurs des dizaines de milliers de Russes […]» 
(Archives historiques d’État de Russie, Saint-Pétersbourg. F. 797. Inv. 21. D. 330, p. 1).

Extrait de la décision du Saint-Synode du 9 février 1862:
«La construction d’une église orthodoxe russe […] apparaît […] salutaire du fait de l’émergence d’un besoin d’influence orthodoxe sur les nombreux enfants russes élevés à Genève.» 
(Archives historiques d’État de Russie, Saint-Pétersbourg. F. 797. Inv. 28. Sec. 2. Département 2. D. 336, p. 63 recto-verso).

Le 23 mai 1863, en réponse à la demande de l’archiprêtre Athanase Pétroff, le Grand Conseil du Canton de Genève cède  gratuitement un terrain dans le quartier des Tranchées pour la construction d’une église orthodoxe (Mémorial des séances du Grand Conseil, 23 mai 1863).

CIG, Maison du quartier des Eaux-Vives où se trouvait l'église russe

Maison du quartier des Eaux-Vives où se trouvait l’église russe depuis 1854. Photo de la fin du XIXe-début du XXe siècle (BGE-CIG Centre d’iconographie genevoise)

05 Le projet


L’architecte, David Ivanovitch Grimm (22 mars/3 avril 1823-9/21 novembre 1898)

Fils d’un valet de chambre d’origine allemande de l’empereur Nicolas Ier, il fit ses études à l’Académie impériale des beaux-arts. Parmi ses professeurs, on compte Alexandre Brullow, Constantin Thon et Alexis Gornostayev. Il reçut une Grande Médaille d’or pour son travail de fin d’études.
De nombreuses églises furent réalisées en Russie, en Europe et en Terre sainte sur la base de ses projets. Parallèlement à son activité professionnelle, David Grimm menait des projets scientifiques et pédagogiques.

La grande-duchesse Maria Nikolaïevna

​Fille de l’empereur Nicolas Ier, elle prit sous son patronage l’élaboration du projet et la construction de l’église: « […] Son Altesse Impériale la grande-duchesse Maria Nikolaïevna a bien voulu se charger de la préparation du plan et du devis pour la construction […] de l’église», extrait du Journal du Saint-Synode du 24 octobre 1862 (Archives historiques d’Etat de Russie, Saint-Pétersbourg. F. 799. Inv. 4. Sec. 1. Département 1. D. 26, p. 35 verso).

David Grimm, photographie

David Grimm. Photo, fin du XIXe siècle (Musée d’architecture de l’Académie des beaux-arts de Russie, Saint-Pétersbourg)

06 Les plans


Le 17 janvier 1867, la bienveillance de Sa Majesté l’Empereur est accordée à David Grimm pour l’élaboration des plans de l’église orthodoxe de Genève. On peut voir sur le croquis initial de l’église genevoise un campanile coiffé d’un pavillon que l’architecte a envisagé de placer du côté nord. Dans le plan définitif, on y renonce.

David Grimm, croquis de l’église russe de Genève avec un campanile

David Grimm. Croquis de l’église russe de Genève avec un campanile. Version initiale, 1863. Papier, aquarelle (Musée d’architecture de l’Académie des beaux-arts de Russie, Saint-Pétersbourg)

07 Comptes de la construction


Collecte de fonds pour la construction de l’église

La construction de l’église russe se déroule sous le patronage du supérieur de la chapelle genevoise, l’archiprêtre Athanase Pétroff. En 1862, il obtient l’autorisation du Saint-Synode pour la collecte de fonds auprès des orthodoxes en Suisse et par souscription en Russie.

Les problèmes financiers apparus lors du chantier sont résolus par une décision impériale.

201’610 francs sont collectés entre août 1862 et le 14 septembre 1866, dont 17’648 francs offerts par la famille impériale. Les dons privés, par l’intermédiaire du ministère des affaires étrangères, s’élèvent à 12’211 francs. Enfin, les dons obtenus dans la paroisse lors des offices totalisent 4’811 francs.
Appel aux dons de l’archiprêtre Pétroff

Appel aux dons de l’archiprêtre Pétroff, du 10 septembre 1862. Directives et nouvelles de la métropole de Novgorod et de Saint-Pétersbourg, 1862, p. 633-635 (Archives historiques d’Etat de Russie, Saint-Pétersbourg, F. 799. Inv. 4. Sec. 1. Département 1. D. 26, p. 13-14)

08 Construction de l’église


La pose de la première pierre de l’église a lieu le 14/26 septembre 1863 en présence des membres de la famille impériale russe, de l’ambassadeur de Russie Alexandre Ozeroff et des autorités genevoises.

Dans son intervention, le conseiller d’État Moïse Vautier déclare que les autorités genevoises sont très heureuses de voir aménager sur les splendides hauteurs de la ville l’église dans laquelle les Russes viendront prier pour leur grande patrie. Vautier assure les personnes présentes et leurs compatriotes qu’ils trouveront toujours à Genève un accueil amical et chaleureux, de l’aide et une sympathie indéfectible.

Les constructeurs suisses réalisent brillamment le projet russe: Jean-Pierre Guillebaud (1805-1888), architecte genevois spécialiste en bâtiments publics, exerce la supervision du chantier de l’église. En 1866, il sera décoré par le gouvernement impérial de l’ordre de Saint-Stanislas de 3e classe (Archives de la politique extérieure de l’Empire russe, Moscou, F. 159. Département 3. Inv. 337/1. D. 17, p. 121).

Louis Charles Brolliet (1834-1877) et Antoine Krafft (1831-1910) sont désignés comme maîtres d’oeuvre et fournisseurs pour tous les travaux extérieurs. M. Duboule réalise les travaux de menuiserie et de charpente, M. Henny les travaux liés au cuivre et au zinc, tandis que M. Vanner se charge du fer (Archives historiques d’État de Russie, Saint-Pétersbourg, F. 797. Inv. 36. Sec. III. D. 158, p. 3).

BGE-CIG, L’église russe peu avant sa consécration

Vue de l’église russe peu avant sa consécration. Photo de la fin du XIXe siècle (BGE-CIG Centre d’iconographie genevoise)

09 Consécration de l’église le 14/26 septembre 1866


Extrait de la lettre de l’archiprêtre Athanase Pétroff au Grand procureur du Saint-Synode à Saint-Pétersbourg, 18 septembre 1866:
«Une énorme affluence du peuple, orthodoxe et hétérodoxe, représentants de toutes les confessions, a rempli l’église jusqu’au dernier recoin […] Après le service, plus de 150 personnes ont assisté au déjeuner que j’avais préparé dans ma maison où différents toasts ont été prononcés […]» 
(Archives historiques d’État de Russie, Saint-Pétersbourg, F. 797. Inv. 31. D. 330, p. 77a-77b).

Extrait de la note de l’ambassadeur Alexandre Ozeroff au ministre des Affaires étrangères, le prince Alexandre Gortchakoff:
«J’ai prononcé plusieurs mots de remerciements et de sympathie à la Suisse et à la République de Genève. Ici, je me suis permis de me souvenir de la vérité politique que vous, Votre Grâce, aviez prononcée avec tant d’éloquence et de feu sur le fait que la relation et l’amitié entre les nations ne sont significatives et fortes que lorsqu’elles ne sont pas fondées sur des desseins cupides. Ce sont bien ces paroles […], certainement, que tous ceux qui étaient présents ont beaucoup applaudies.» 
(Archives de la politique extérieure de l’Empire russe, Moscou. Chancellerie, Inv. 469. Année 1866. D. 20, p. 121−122).

Alexandre Petrovitch Ozeroff

Alexandre Petrovitch Ozeroff, ambassadeur impérial russe en Suisse de 1861 à 1865. Photo, fin du XIXe siècle (Musée historique d’État, Moscou)

10 Aménagements intérieurs de l’église


Les voûtes de l’église sont peintes de couleur bleu ciel et recouvertes d’étoiles dorées. Dans la coupole principale se trouve l’image du Seigneur sur fond d’or entouré par des séraphins; plus bas, sous la frise, quatre médaillons représentent les Évangélistes. Les saintes images ont été peintes par le professeur Giacomo Donati (1819-1876).

Le vitrail au-dessus de l’iconostase représentant le Sauveur a été conçu et réalisé dans les années 1920 par Jules Monard et Jacques Wasem.

Les murs de l’église ont été peints dans le style byzantin avec un motif végétal, des figures géométriques et le sigle «XP» (le monogramme du Christ) par Giuseppe (Joseph) Benzoni. L’iconostase a été construite en marbre blanc de Carrare selon les dessins du sculpteur Benjamin Henneberger. Les colonnes flanquant les icônes reproduisent les motifs de décoration des anciennes églises russes.

Les portes royales ainsi que les portes nord et sud de l’autel sont en bois de cyprès; la sculpture réalisée par Dufault est ornée de dorures.

L’image du Christ en majesté au sommet du dôme de la nef

Giacomo Donati. L’image du Christ en majesté au sommet du dôme de la nef. Vue générale, aspect actuel (Fondation de l’église russe de Genève)

11 Icônes


L’église russe de Genève possède une collection remarquable d’icônes. Parmi les plus vénérées qui se trouvent dans la nef, il y a celle de Séraphin de Sarov (début du XXe siècle), celle de la Mère de Dieu de Tikhvine (fin du XVIIe siècle), celle de la Mère de Dieu du Prompt Secours et du saint martyr Pantéleimon reçues du Mont Athos (fin du XIXe siècle).

Initialement, les icônes de la Mère de Dieu et du Sauveur (à gauche et à droite des portes royales) et celles des portes nord et sud du sanctuaire avaient été réalisées par Luigi Rubio (1795-1882). En 1903, à la demande de l’archiprêtre Nicolas Apraxine, ces icônes ont été remplacées par celles de Nicolas Kochelev, de l’Académie des beaux-arts, qui, outre les icônes remplacées, a peint les saints Cyrille et Méthode, l’Exaltation de la Sainte-Croix et l’Annonciation.

Nicolas Andreevitch Kochelev (1840-1918) naquit dans la famille d’un serf. Il fit ses études à l’Académie des beaux-arts dans la classe de peinture historique. Dans sa peinture, il développait les traditions nationales.

Icône de la Mère de Dieu située dans le sanctuaire

Lavrentiev. Icône de la Mère de Dieu située dans le sanctuaire. 1878. Aspect actuel (Fondation de l’église russe de Genève)

12 Agrandissement de 1916


À l’occasion du 50e anniversaire de l’église, décision est prise d’agrandir le bâtiment du côté ouest et d’ajouter un clocher. Le projet est réalisé par le bureau d’architecture Pittard & Graf.

Extrait de la lettre de l’archiprêtre Serge Orloff, du 21 avril/4 mai 1916, à l’ambassadeur russe à Berne Basile de Bacheracht:
«[…] l’église ne perdra rien de sa beauté, au contraire elle sera encore plus belle tout en gardant son style, et dans le même temps sa capacité d’accueil augmentera d’au moins deux cent cinquante personnes, ce qui était devenu plus que nécessaire.» 
(Archives de la politique extérieure de l’Empire russe, Moscou, F. 159. Inv. 465. D. 144, p. 33 recto-verso).

L’agrandissement réutilise toutes les parties qui peuvent être déplacées, dont les piliers ronds en calcaire de Seyssel (Haute-Savoie, France). Pour combler les vides, on recourt à la technique de béton à apparence de pierre. Les vitraux sont adaptés.

Les cloches du clocher sont commandées au mois de mai 1918 à la fonderie Ruetschi à Aarau, qui les livre en septembre de la même année. Genève entend leur son le jour de la Fête de la Nativité de la Mère de Dieu, le 8/21 septembre.

En 1913, peu avant cet agrandissement, les coupoles sont redorées, comme l’atteste Antoinette Golay, arrière-petite-fille de l’un des décorateurs chargés de la dorure lors de cette campagne. Son arrière-grand-père M. Bianco chantera par la suite dans le choeur de l’église sous les ordres du chef Basile Kibaltchitch. Il gardera en souvenir de son travail sur les coupoles un cahier de feuilles d’or.

Les travaux actuels de restauration nous apprennent qu’il a déjà été nécessaire de reprendre les ferblanteries d’ornement en 1913 sur la coupole nord et que les charpentiers y ont laissé leur signature, la date et quelques commentaires.

Les peintures intérieures sont totalement refaites.

Un des projets non réalisés du clocher

Vsévolod Soubbotine. Un des projets non réalisés du clocher. 3 juillet 1915 (Archives de la politique extérieure de l’Empire russe, F. 159. Inv. 465. D. 144 a, p. 2-8)

13 Restauration du 100e anniversaire de la construction


1966. Sous la direction de l’architecte Georges Zollikofer et avec la bénédiction de l’évêque Antony, un important programme de restauration est entrepris: réparation de la toiture, dorure des coupoles et restauration du décor intérieur. Les ferblanteries sont toutes refaites à neuf, les bulbes redorés, les façades ravalées pour supprimer la peinture qui recouvrait tout le bâtiment, le décor intérieur repris et vernis. Ces travaux sont initialement devisés à 322’750.- francs.

Le 16 octobre 1966 est célébré le centième anniversaire de l’église russe de Genève. Monseigneur Antony de Genève et d’Europe occidentale invite aux célébrations plusieurs évêques orthodoxes ainsi que d’autres personnalités. Les représentants du Canton et de la Ville de Genève assistent à l’office religieux.

Par manque de financement, cette campagne de restauration ne sera pas achevée, malgré les nombreuses activités de recherche de fonds organisées par les paroissiens (kermesses, bals, vente de bijoux).

1979. Le 24 janvier, le Conseil d’État de Genève édicte un arrêté de classement de l’église russe au titre d’édifice religieux historique et esthétique: l’église orthodoxe russe est déclarée monument classé.

1983. Suite des travaux du centenaire: peinture des grilles et des portails, nettoyage des plafonds et des murs intérieurs, pour un montant de 160’000.- francs.

1989. Le programme de restauration du centenaire peut enfin être mené à terme avec la retouche de la dorure des coupoles. Cette «longue» restauration du centenaire aura coûté 781’375.- francs au total.

Kermesse de la paroisse

Kermesse de la paroisse, 1966 (Archives de l’église russe de Genève)

14 La restauration de 2016


Pour les 150 ans de l’église, une restauration complète, devisée à 5’090’000.- francs, est entreprise.
Financés par la Société de l’église russe (propriétaire du bâtiment), de généreux sponsors et les institutions publiques – l’État de Genève, la Confédération suisse et la Ville de Genève -, les travaux débutent en septembre 2014 par la restauration complète de l’enveloppe du bâtiment.

Travaux sur l’enveloppe du bâtiment

Des problèmes d’étanchéité des ferblanteries et l’infiltration d’eau dans les murs par capillarité ont provoqué de sérieux dommages. Il faut entreprendre d’urgence une réfection complète de l’enveloppe du bâtiment.

Travaux de ferblanterie

Toute la couverture en zinc naturel doit être entièrement remplacée. La toiture supérieure l’a déjà été; quant à la toiture inférieure, elle ne pourra l’être qu’après adaptation des échafaudages, aujourd’hui appuyés sur la toiture basse, indispensables à la restauration des coupoles.

Travaux de ferblanterie d’ornement

Contrairement aux apparences, les bulbes dorés en cuivre révèlent de sérieux défauts d’étanchéité. Aussi le principe de restauration consiste à conserver la partie supérieure des bulbes et à remplacer la partie inférieure. L’état des fûts (tambours), ainsi que des tuiles des absides (formant la toiture en quart de sphère au-dessus du sanctuaire), révèle que ces ouvrages ne peuvent pas être restaurés. Ils seront refaits à neuf car avec le temps, le zinc naturel fuse et devient poreux et perméable. C’est grâce aux peintures appliquées sur ces pièces qu’ils ont eu une durée de vie record de 150 ans.

Travaux sur la façade

Les façades, désormais ravalées, sont en pierres calcaires massives extraites à l’époque des carrières de Seyssel, aujourd’hui inondées. Ces pierres sont localement décorées par des inserts en marbre gris foncé de Saint-Triphon. Anciennement recouverts d’une peinture noire, ces derniers ont retrouvé aujourd’hui leur aspect d’origine, au même titre que les chapiteaux des colonnes sur la façade avant et les colonnettes sur la façade arrière.

Travaux sur les vitraux

Les vitraux sont nettoyés depuis l’extérieur. Leur restauration complète se poursuivra avec les travaux intérieurs.

Travaux intérieurs

L’enjeu principal est la restauration du décor peint. En 1966, pour la restauration du centenaire, le décor, repris partiellement, a été recouvert d’un épais vernis vinylique censé le protéger. L’avenir montra que le vernis emmagasine les suies et poussières de telle sorte que le décor disparaît aujourd’hui sous une épaisse couche noire de vernis saturé de crasse. Pour conserver l’unité stylistique, il est décidé de restaurer le décor de 1916.

Quant aux icônes peintes dans le décor mural, elles n’ont pas été recouvertes lors de l’agrandissement de 1916. Elles seront donc restaurées dans leur état d’origine.

Pose du bulbe

Pose du bulbe. Photo, 2016 (Fondation de l’église russe de Genève)

15 Supérieurs de l’église de l’Exaltation de la Sainte-Croix


Archiprêtre Athanase Pétroff
Recteur de septembre 1866 à juillet 1883.
L’église de l’Exaltation de la Sainte-Croix fut construite et aménagée lorsqu’il était supérieur.

Archiprêtre Dimitri Opotzky 
Recteur de juillet 1883 à février 1901.
C’est sur son initiative que les sols en mosaïque dans l’église et la grille qui l’entoure furent réalisés, les coupoles redorées et le sous-sol refait.

Archiprêtre Nicolas Apraxine
Recteur de mars 1901 à décembre 1903.

Archiprêtre Alexandre Smirnopoulo 
Recteur de décembre 1903 à octobre 1905.

Archiprêtre Serge Orloff 
Recteur de novembre 1905 à novembre 1944.

Archimandrite puis évêque Léonty (Bartochevitch) 
Recteur de novembre 1944 à août 1956, évêque de Genève et évêque auxiliaire du diocèse d’Europe occidentale de l’Église orthodoxe russe à l’étranger.
En 1950, l’église devient la cathédrale de l’évêque auxiliaire du diocèse d’Europe occidentale.

Archimandrite, évêque, puis archevêque Antony (Bartochevitch) 
Recteur d’août 1956 à octobre 1993.
C’est sous son rectorat que fut initiée la restauration de l’église pour le 100e anniversaire de sa construction (1966).

Évêque Ambroise (Cantacuzène) 
Recteur d’octobre 1993 à septembre 2006.
Il fit partie de la commission de l’Église russe à l’étranger chargée de préparer l’union canonique avec l’Église russe (2007).

Évêque, ensuite archevêque Michel (Donskoff) 
Recteur depuis septembre 2006.
C’est avec la bénédiction de l’archevêque Michel que la Société de l’église russe entreprit la restauration complète de l’église, les travaux débutant en 2014 en vue du 150e anniversaire.

Archiprêtre Athanase Pétroff

Archiprêtre Athanase Pétroff (Archives privées, Moscou)

16 L’archiprêtre Serge Orloff et son époque


Pendant son long rectorat (1905-1944), exercé lors d’une période agitée en Europe et charnière pour l’église russe de Genève, l’archiprêtre Serge Orloff (31 octobre 1864 – 20 novembre 1944) eut une intense activité pastorale et caritative. Il est notamment à l’origine de la mise en place de plusieurs associations ayant existé à Genève:

  • la Société de bienfaisance en faveur des pauvres et des malades, fondée en 1906
  • l’Union des femmes orthodoxes, fondée en 1921
  • l’École paroissiale auprès de l’église, fondée en 1925 pour les enfants orthodoxes de toutes nationalités
  • le Comité Saint-Vladimir, qui organisa en 1938 une exposition consacrée au 950e anniversaire du Baptême de la Russie

Il participa également aux travaux de plusieurs institutions internationales caritatives et culturelles.

BGE-CIG Archiprêtre Serge Orloff

Archiprêtre Serge Orloff (BGE-CIG Centre d’iconographie genevoise)

17 Bienfaiteurs et donateurs


L’impératrice Marie Alexandrovna, épouse d’Alexandre II, a fait don de la croix dorée d’autel, argentée avec le Christ en relief (Русский ИнвалидL’Invalide russe. 1866, no 30).

La grande-duchesse Catherine Mikhaïlovna, duchesse de Mecklembourg-Strelitz, nièce de l’empereur Nicolas Ier, offrit un Évangile en châssis, un chandelier à sept branches, un calice et un disque en argent ainsi que d’autres objets (Archives historiques d’État de Russie, Saint-Pétersbourg, F. 797. Inv. 31. D. 330, p. 86−91).

Cyrille II, patriarche de Jérusalem et de toute la Palestine, offrit une croix d’autel en bois avec un morceau de la croix du Seigneur à l’intérieur (Русский Инвалид L’Invalide russe. 1866, no 30).

La princesse sérénissime Sophie Grigorievna Volkonsky fit don de 10’000 roubles pour la construction de l’église de Genève  (Archives historiques d’État de Russie, Saint-Pétersbourg, F. 797. Inv. 31. D. 330, p. 86−91).

Des objets liturgiques, le suaire cousu d’or, les chapes et les drapeaux fabriqués à Moscou furent offerts à l’église par Alexis Mikhaïlovitch Polejaev, négociant de la première guilde, en souvenir de sa femme Anne, morte en Suisse en 1866 (Archives historiques d’État de Russie, Saint-Pétersbourg, F. 797. Inv. 31. D. 330, p. 86−91).

Le 23 septembre 1863, Stéphane Dmitrievitch Voronine, propriétaire de plusieurs immeubles à Saint-Pétersbourg, décéda à Genève. Après l’enterrement du défunt, sa famille remit à l’archiprêtre Athanase Pétroff une somme de 68’000.- francs (20’000 roubles) en son souvenir (Русский Инвалид L’Invalide russe. 1866, no 30).

Le prince Serge Mikhaïlovitch et la princesse Anna Alexandrovna Golitsyne, de Lausanne, offrirent deux coffres en marbre (1915) pour les icônes de saint Pantéleimon et de la Mère de Dieu du Prompt Secours, pour avoir guéri la princesse d’une maladie grave (1912).

Icône de saint Pantéleimon

Icône de saint Pantéleimon dans son coffre en marbre. Aspect actuel (Fondation de l’église russe de Genève)

18 Les orthodoxes de toutes nationalités dans l’Église


Dès la création de l’Église orthodoxe russe en Suisse, beaucoup de représentants d’autres nations orthodoxes furent ses paroissiens: des Grecs, des Serbes, des Bulgares, des Roumains.

Comme cette population orthodoxe provenait essentiellement des Balkans, les nombreux conflits que connut cette région dans la deuxième partie du XIXe et au début du XXe siècle touchaient particulièrement les paroissiens. Des collectes étaient fréquemment organisées pour aider les victimes.

Extrait des souvenirs de l’archiprêtre Serge Orloff, du 7 mai 1917:
«Notre église est pleine de Serbes pendant chaque fête ou presque […]; il est manifeste que les Serbes s’appuient encore sur leur foi et cela s’explique probablement par les nombreuses épreuves et douleurs qu’ils ont traversées […]; et on veut croire que pour leur respect de la Sainte Foi et pour leur cohésion avec la Sainte Église Dieu leur rendra leur grandeur et leur gloire.»

En remerciement de cette aide, le gouvernement serbe offrit au début de l’année 1918 mille francs pour la deuxième plus grosse cloche de l’église de Genève. C’est ainsi que figure sur cette cloche l’inscription «Donation des Serbes».

À l’époque des dictatures communistes en Europe de l’Est, l’Église de Genève accueillit nombre d’orthodoxes de toutes nationalités qui fuyaient ces régimes. Beaucoup de ces familles restèrent ensuite en Suisse.

De tout temps, des clercs provenant de différents pays concélébrèrent à Genève, certains pendant plusieurs années.

Cloche

Cloche offerte par le gouvernement serbe. Photo, 2016 (Fondation de l’église russe)

19 Paroissiens et visiteurs illustres de l’église


L’écrivain Fédor Dostoïevski (1821-1881) séjourne à Genève d’août 1867 à mai 1868. Sa fille Sophie y naît le 22 février 1868 et y décède le 12 mai 1868. Les funérailles de Sophie sont célébrées à l’église russe de Genève. Sa tombe, réhabilitée en 1979 par la Société internationale Dostoïevski, se trouve au cimetière de Plainpalais.

Le prince Pierre Karagueorguievitch, futur roi de Serbie, est l’un des paroissiens serbes de l’église de l’Exaltation de la Sainte-Croix: de 1894 à 1903, il vit à Genève avec sa famille.

La reine douairière des Hellènes, Olga Constantinovna, fréquente l’église genevoise en 1918.

En 1924, c’est la princesse Tatiana Constantinovna, fille du grand-duc Constantin Constantinovitch, qui devient marguiller de l’église genevoise et présidente de l’Union des femmes orthodoxes. En 1946, elle prend le voile dans l’Église de Genève, sous le nom de Tamara. Elle déménagera à Jérusalem et deviendra supérieure du couvent du Mont des Oliviers.

Parente avec la famille royale serbe, la princesse Tatiana Constantinovna s’emploie à régler les affaires des réfugiés russes, paroissiens de l’église de la Sainte-Croix et des membres de leurs familles.

Nikita Magaloff (1912-1992), grand pianiste russe, vit en Suisse. Il décède à Vevey et ses funérailles sont célébrées à Genève.

L’écrivain Alexandre Soljenitsyne (1918-2008), expulsé de l’URSS en 1974, arrive en Suisse le 17 février 1974. Lors de son séjour en Suisse, il visite à plusieurs reprises Genève, où il a des entretiens avec l’archevêque Antony.

Mstislav Rostropovitch (1927-2007), célèbre violoncelliste et chef d’orchestre, réside plusieurs années en Suisse et a également des entrevues avec Monseigneur Antony.

Olga Constantinovna

Olga Constantinovna, reine douairière des Hellènes, en habit de sœur de la charité. Photo, 1914-1917 (Archives d’État de la Fédération de Russie, Moscou, F. 686. Inv. 1. D. 432, p. 1)

20 Choeur de l’église et diffusion de la musique russe


Des musiciens et promoteurs de la musique ecclésiastique russe travaillent à différentes époques comme psalmistes et chefs de choeur dans l’église de Genève: Pierre Spassovkhodsky (à partir de 1874), Evfimy Chvidtchenko (1899-1906), Basile Kibaltchitch (1912-1919), Wladimir Diakoff (1937-1978) et d’autres.

Pierre Spassovkhodsky est le premier psalmiste de Genève à donner des concerts de musique ecclésiastique et laïque.

Basile Kibaltchitch, chef de chœur et chef d’orchestre, diplômé du conservatoire de Saint-Pétersbourg (classe de Nicolas Rimski-Korsakov), il a également été l’assistant du célèbre chef de choeur Alexandre Arkhangelsky et organisera le Choeur russe à Paris en 1921.

L’Association des amis de la musique russe est fondée en 1913 à l’initiative de Basile Kibaltchitch avec l’appui de la Société paroissiale de bienfaisance.

De 1912 à 1919, le chœur de l’église de Genève donne des concerts dans toute la Suisse et en France, et collabore avec plusieurs musiciens connus: Ernest Ansermet en janvier 1915, Serge Diaghilev et les «Ballets russes» (le ballet Le soleil de nuit, sur la musique de Rimski-Korsakov, Genève, décembre 1915), et présente en première audition mondiale les Quatre chansons russes pour chœur a capella d’Igor Stravinsky (1918).

Le 23 octobre 1917, le chœur de Kibaltchitch donne un concert des oeuvres d’Alexandre Kastalski, Commémoration fraternelle des héros tombés à la Grande Guerre.

De 1921 à 1937, Maria Orlova (Orloff), fille de l’archiprêtre Serge, dirige le chœur qui, sous le nom de «chœur d’Orlova», participe à la présentation en langue française du Mariage de Stravinsky (1934). Le chœur prend une part active aux concerts de musique russe ecclésiastique et laïque ainsi que de musique ancienne.

Depuis la fin des années 1930 et jusqu’à l’année 2007, le chœur est successivement dirigé par les membres de la famille Diakoff, Wladimir, Igor et Alexandre. Ils poursuivent et développent ses traditions, ils conservent les partitions anciennes et créent des recueils de musique pour les choristes.

Choeur de l'église russe de Genève

Choeur de l’église russe de Genève. Le chef de chœur Basile Kibaltchitch est assis au centre au deuxième rang. Genève, 1913 (Archives familiales privées, Genève)

Remerciements


L’exposition sur les 150 ans de l’église russe de Genève est née d’une collaboration entre les Archives d’État et la Société de l’église russe (SER).

Nous remercions nos contacts au sein de la SER ainsi que tous ceux qui ont participé à la réalisation de cette exposition.

Coordinateur AEG: Emmanuel Ducry

Église russe de Genève


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