Ce document s’inscrit dans la continuité des rapports annuels que les AEG ont produits dès la première moitié du XIXe siècle. Il relate dans le détail les activités, résultats et projets du service.
L’année 2018 fut incontestablement marquée par les travaux préparatoires dédiés à la réalisation d’un nouvel Hôtel des archives. En mars, un jury pluridisciplinaire et international a désigné le lauréat du concours d’architecture ouvert à l’automne 2017. Cette étape franchie, les différents acteurs du projet ont dès lors travaillé ensemble afin de déposer un dossier de demande d’autorisation de construire en décembre 2018. Il a donc fallu réunir les compétences et les ressources des uns et des autres pour atteindre cet objectif fixé dans l’agenda initial. Le respect de ce dernier est l’une des conditions de réussite puisque le donateur privé qui participe au financement des travaux a demandé que ces derniers débutent au plus tard en décembre 2020. En outre, il convient de rappeler que la situation actuelle des locaux occupés par les AEG, qui a souvent été décrite par le passé, ne saurait perdurer encore des années, puisqu’elle a été identifiée comme étant un risque majeur par le Conseil d’État.
Afin de rendre possible le déménagement des 30 kilomètres linéaires d’archives, le programme de reconditionnement des fonds s’est poursuivi. Il mobilise fortement les ressources internes du service. À la fin 2018, 500 mètres linéaires ont déjà été reconditionnés sur les 2500 identifiés, ce traitement garantissant la préservation de ces archives sur le long terme. Dans le même ordre, quelque 3000 mètres linéaires d’articles ont été étiquetés ou ré-étiquetés sur les 8000 qui le nécessitent.
Dans le domaine des prestations destinées directement aux citoyens, les AEG ont continué, comme les années précédentes, de répondre aux demandes de renseignements formulées par d’anciens enfants placés à des fins d’assistance. À ce jour, elles ont reconstitué le parcours de plus de 300 personnes concernées. Les AEG ont transmis les copies des pièces réunies grâce à leurs enquêtes, pièces issues de différents services de l’administration, du Pouvoir judiciaire, mais aussi parfois de fonds d’archives privées. En collaboration avec les assistants du centre LAVI (loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions), les AEG ont également reçu les personnes qui le souhaitaient pour leur expliquer le contenu des documents. Cette prestation a principalement permis à ces anciens enfants placés de reconstituer une partie de leur passé, mais aussi de déposer des demandes auprès de l’administration fédérale afin d’obtenir la contribution de solidarité telle que définie par la loi fédérale sur les mesures de coercition à des fins d’assistance et les placements extrafamiliaux antérieurs à 1981 (LMCFA).
Parmi les différentes entrées d’archives, il faut relever le dépôt des archives de la Holy Trinity Church, paroisse anglicane de Genève. Ces documents constituent un témoignage unique de la présence et de l’activité de la communauté anglaise à Genève depuis le début du XIXe siècle. Cet exemple d’archives dites privées démontre que les AEG accueillent également des fonds issus de la société civile, comme la loi sur les archives publiques (LArch) leur en donne mission.
Dans le domaine de la valorisation du patrimoine, enfin, l’exposition intitulée Louis Dumur, un enfant des Tranchées a été le fruit d’une collaboration entre la Société Louis Dumur et les AEG. Présentant des pièces inédites encore en mains privées, cette exposition sur l’auteur genevois (1863-1933) est le troisième relais culturel autour de cet ancien directeur du Mercure de France, après une exposition à la Bibliothèque Carnegie de Reims et une autre aux Archives cantonales vaudoises qui lui ont été consacrées. Ainsi, les AEG s’inscrivent dans un réseau d’institutions non seulement suisses, mais aussi européennes.
Affiche de l’exposition Genève à coeur et à cri. Louis Dumur, un enfant des Tranchées
