Midi des Archives du 12 décembre 2025: « C’était l’an mil six cent et deux » : L’Escalade (1602)

Publié le 25 novembre 2025

La nuit du 11 au 12 décembre 1602 (21-22 décembre selon le calendrier actuel), les troupes du duc de Savoie Charles-Emmanuel, menées par le seigneur d’Albigny, tentent d’envahir Genève par surprise. En raison de la configuration de la ville protégée par des remparts, l’assaut doit en premier lieu se faire par escalade à l’aide d’échelles.

Planifiée depuis plus d’un an, l’attaque se déroule la nuit du solstice d’hiver, choisie pour son obscurité et sa longueur. À deux heures trente cependant, alors que l’avant-garde savoyarde est parvenue à se hisser en haut des murailles, l’alarme est donnée par deux sentinelles. La Clémence (cloche de la Cathédrale Saint-Pierre), puis le tocsin sonnent, bientôt relayés par toutes les cloches de la ville. Pour les Savoyards, la tentative de conquête de Genève se solde par un échec. Après quelques manœuvres diplomatiques infructueuses, le duc de Savoie se résout à signer la paix. Le traité de Saint-Julien (1603) qui en découle entérine implicitement l’indépendance de Genève.

Au-delà de l’événement qu’elle représente pour les Genevoises et Genevois, l’Escalade s’inscrit plus globalement dans le conflit que se livrent alors les grandes monarchies pour leur hégémonie en Europe. Au surplus, dans une ville devenue depuis Jean Calvin l’un des épicentres de la Réforme, la prise de Genève se double d’un combat pour la suprématie religieuse. À cet égard, ce midi des Archives est l’occasion de replacer l’Escalade dans le contexte historique et géopolitique qui la conditionne.

Première édition du Cé qu’è laino, traité de paix de Saint-Julien (1603), traités de combourgeoisie entre Genève, Berne et Zurich, correspondances diplomatiques dont une lettre du roi de France Henri IV, sources relatant les événements, plan des fortifications, gravures : différentes pièces originales issues des fonds des Archives d’État ainsi qu’une sélection d’ouvrages de la bibliothèque seront exposés, permettant d’appréhender l’Escalade sous un angle moins connu.

Le public est invité à découvrir ces sources de manière libre entre 12h et 14h (sur inscription), que ce soit pour un petit ou un long moment selon sa disponibilité.

À 12h15, 12h45 et 13h15, une introduction générale sera présentée. Dans les intervalles, l’équipe des AEG répondra aux questions et commentera les sources.

Sur inscription : archives@etat.ge.ch

Gravure dite de la « Vraye représentation de l’Escalade entreprise sur Genève par les Savoyards et sa belle délivrance l’en 1602 de décembre » par François Diodati, 1667. AEG archives privées 247/I/16